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Critique de Irkyno
Voilà une belle romance gay que j'ai lu et relue avec beaucoup de plaisir. Bien construite, elle surfe sur la vague des personnages affligés de handicaps divers et variés et à qui la vie n'épargne rien. Ici, Kim Galé met donc en scène Valentin, un jeune homme névrosé atteint d'anxiété sociale et Adrien, ex-agent du RAID qui se retrouve mutilé et marqué dans ses chairs suite à une mission qui a mal tourné.
On pourrait reprocher à Kim Galé (comme d'ailleurs à beaucoup d'auteurs abordant cette thématique) de forcer le trait concernant les répercussions vécues dans la vie quotidienne par de tels personnages, car dans le cas de Valentin aucune situation hautement anxiogène ne lui sera épargnée. Mais ce qui fait la force de ce roman contrairement à d'autres qui se contentent de simplement vouloir nous émouvoir est que l'autrice s'est manifestement bien documentée sur les soins et l'accompagnement thérapeutique à apporter aux personnes névrotiques. de façon fine et intelligente, elle nous décrit un Valentin conscient de ses faiblesses, qui passe son temps à se diminuer, mais qui, grâce au soutien de sa psychiatre, ne cesse de vouloir (à défaut de toujours pouvoir) chercher à se surpasser. D'ailleurs, merci à l'autrice de m'avoir fait connaître la méthode des 12 cuillères de Christine Miserandino parfaitement mise en scène tout le long du roman pour permettre à Valentin de gérer son stress ; je ne connaissais pas et j'ai trouvé ça vraiment intéressant.
Concernant Adrien, le policier, c'est à travers le journal qu'il est contraint de tenir pour l'aider dans sa rééducation, que nous allons apprendre à mieux le connaître. Malgré son handicap, il reste fort et semble inébranlable, mais à travers ses mots, sa souffrance au quotidien et le syndrome du survivant dont il est atteint, nous découvrons que les choses sont loin d'être évidentes. Là aussi, la personnalité et la psychologie du personnage sont très bien travaillées et j'avoue avoir craqué pour ce petit côté délicieusement sadique dont il fait parfois preuve à l'égard de Valentin. À noter également le très bon travail de l'autrice sur ce personnage confronté à un divorce récent et l'éducation partagée de son fils Maxence (j'adore ce jeune homme !!) entre son ex, Adam, et Hortense.
Ce qui fait la force de ce roman ? le refus de dire que tout ira mieux dans le meilleur des mondes pour nos deux amoureux. Non, une névrose ne disparaît pas d'un coup de baguette magique de même qu'Adrien ne va pas forcément retrouver toutes ses fonctions physiques à la fin du livre. La présence d'un autre schéma des relations amoureuses que celui trop « hétéronormé » du couple gay, qui se voit parfois être reprochée par les personnes concernées. Adrien est bisexuel, pas forcément exclusif, ayant vécu avec Adam et Hortense dont il a eu un fils. Valentin est certes gay, mais on comprend à un moment qu'il ne serait pas forcément opposé à découvrir le corps d'Hortense de façon plus intime (et en compagnie d'Adrien). L'absence également d'une fin avec des feux d'artifice et des coeurs partout. Mais sur ce dernier point, que les plus romantiques d'entre vous se rassurent ! « Au fil du thé » aura bel et bien droit à son « happy end », même s'il est plus mesuré ; il faudra juste laisser le temps à Adrien de se reconstruire un peu. En attendant, l'autrice nous fera plonger dans le passé souvent dramatique du policier, d'Adam et de Hortense pour mieux nous aider à les comprendre et pourquoi pas, les aimer.
Les quelques points qui m'ont posé problème dans « Au fil du thé » ? Comme dans beaucoup de romans du même acabit, l'autocentrage excessif du personnage principal. La présence de figures trop caricaturales telles que Claire, la soeur de Valentin. le comportement ainsi que le langage bien trop matures pour une petite fille de cinq ans. le manque d'interactions entre Valentin et Canaille, le chien d'Adrien. Oui, je sais, mais dès qu'il y a un toutou dans les parages, je trouve chouette qu'il y ait aussi des caresses, des coups de langue sur le nez et des moments de réconfort, d'autant plus si on est atteint d'anxiété sociale.
Mais que ces quelques remarques ne vous empêchent pas de découvrir cette émouvante romance rédigée d'une plume sûre et jamais vulgaire. Je vous promets que par les thèmes abordés, elle saura vous apporter ces petits trucs en plus que l'on ne voit pas forcément ailleurs.
Bref ! En un mot comme en plusieurs, Valentin et Adrien vous attendent et méritent sincèrement que vous fassiez leur connaissance.
Bonne lecture.
On pourrait reprocher à Kim Galé (comme d'ailleurs à beaucoup d'auteurs abordant cette thématique) de forcer le trait concernant les répercussions vécues dans la vie quotidienne par de tels personnages, car dans le cas de Valentin aucune situation hautement anxiogène ne lui sera épargnée. Mais ce qui fait la force de ce roman contrairement à d'autres qui se contentent de simplement vouloir nous émouvoir est que l'autrice s'est manifestement bien documentée sur les soins et l'accompagnement thérapeutique à apporter aux personnes névrotiques. de façon fine et intelligente, elle nous décrit un Valentin conscient de ses faiblesses, qui passe son temps à se diminuer, mais qui, grâce au soutien de sa psychiatre, ne cesse de vouloir (à défaut de toujours pouvoir) chercher à se surpasser. D'ailleurs, merci à l'autrice de m'avoir fait connaître la méthode des 12 cuillères de Christine Miserandino parfaitement mise en scène tout le long du roman pour permettre à Valentin de gérer son stress ; je ne connaissais pas et j'ai trouvé ça vraiment intéressant.
Concernant Adrien, le policier, c'est à travers le journal qu'il est contraint de tenir pour l'aider dans sa rééducation, que nous allons apprendre à mieux le connaître. Malgré son handicap, il reste fort et semble inébranlable, mais à travers ses mots, sa souffrance au quotidien et le syndrome du survivant dont il est atteint, nous découvrons que les choses sont loin d'être évidentes. Là aussi, la personnalité et la psychologie du personnage sont très bien travaillées et j'avoue avoir craqué pour ce petit côté délicieusement sadique dont il fait parfois preuve à l'égard de Valentin. À noter également le très bon travail de l'autrice sur ce personnage confronté à un divorce récent et l'éducation partagée de son fils Maxence (j'adore ce jeune homme !!) entre son ex, Adam, et Hortense.
Ce qui fait la force de ce roman ? le refus de dire que tout ira mieux dans le meilleur des mondes pour nos deux amoureux. Non, une névrose ne disparaît pas d'un coup de baguette magique de même qu'Adrien ne va pas forcément retrouver toutes ses fonctions physiques à la fin du livre. La présence d'un autre schéma des relations amoureuses que celui trop « hétéronormé » du couple gay, qui se voit parfois être reprochée par les personnes concernées. Adrien est bisexuel, pas forcément exclusif, ayant vécu avec Adam et Hortense dont il a eu un fils. Valentin est certes gay, mais on comprend à un moment qu'il ne serait pas forcément opposé à découvrir le corps d'Hortense de façon plus intime (et en compagnie d'Adrien). L'absence également d'une fin avec des feux d'artifice et des coeurs partout. Mais sur ce dernier point, que les plus romantiques d'entre vous se rassurent ! « Au fil du thé » aura bel et bien droit à son « happy end », même s'il est plus mesuré ; il faudra juste laisser le temps à Adrien de se reconstruire un peu. En attendant, l'autrice nous fera plonger dans le passé souvent dramatique du policier, d'Adam et de Hortense pour mieux nous aider à les comprendre et pourquoi pas, les aimer.
Les quelques points qui m'ont posé problème dans « Au fil du thé » ? Comme dans beaucoup de romans du même acabit, l'autocentrage excessif du personnage principal. La présence de figures trop caricaturales telles que Claire, la soeur de Valentin. le comportement ainsi que le langage bien trop matures pour une petite fille de cinq ans. le manque d'interactions entre Valentin et Canaille, le chien d'Adrien. Oui, je sais, mais dès qu'il y a un toutou dans les parages, je trouve chouette qu'il y ait aussi des caresses, des coups de langue sur le nez et des moments de réconfort, d'autant plus si on est atteint d'anxiété sociale.
Mais que ces quelques remarques ne vous empêchent pas de découvrir cette émouvante romance rédigée d'une plume sûre et jamais vulgaire. Je vous promets que par les thèmes abordés, elle saura vous apporter ces petits trucs en plus que l'on ne voit pas forcément ailleurs.
Bref ! En un mot comme en plusieurs, Valentin et Adrien vous attendent et méritent sincèrement que vous fassiez leur connaissance.
Bonne lecture.
