Ce roman graphique met en scène la vie quotidienne de deux petites filles habitant en Belgique au moment de l'affaire Dutroux, jamais nommé mais on comprend vite.
Valentine a grandi en France mais déménage à Bruxelles et découvre aussitôt les limites imposées par la peur de l'enlèvement, le grand sujet du moment.
Comme Mathilde, elle entend autour d'elle des allusions à des enfants disparus, à un monstre qui a été retrouvé, et découvre petit-à-petit ce que la pédophilie signifie.
Plus question de rester seule avec un adulte, de se disputer avec papa en pleine rue sans qu'il n'y ait suspicion: tout le pays est terrorisé.
Les deux enfances sont racontées l'une en parallèle à l'autre sans jamais se croiser, et chaque illustratrice dessine la sienne avec son propre style: onirique, un brin agressif parfois pour Mathilde, plus rond, doux et anxieux pour Valentine. J'ai aimé les deux sans préférence.
C'est une belle prouesse à quatre mains qui dégage une angoisse diffuse sans jamais exploser, et qui montre bien aussi les risques réels ou imaginaires dont on entoure les filles.
Commenter  J’apprécie         260