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Critique de raton-liseur


Rómulo Gallegos est peu connu en France, bien qu'il soit considéré comme l'un des plus grand écrivains vénézuéliens du XXème siècle. Doña Bárbara est le premier livre que je lis de lui, et est aussi considéré comme son chef-d'oeuvre. La protagoniste éponyme, mélange d'indienne sensuelle et de blanc âpre au gain, règne en maîtresse absolue sur son bout de terre, se jouant comme elle l'entend du cadastre et de la justice. Cacique locale comme il y en a tant dans les grandes plaines du pays au début de cet autre siècle. Arrive Santos Luzardo, éduqué en ville, qui se définit comme le redresseur de torts et le garant du progrès civilisateur.
Le livre est le combat âpre de ces deux personnages qui, plus qu'un homme et une femme, sont des archétypes de deux visions de la société, amenant à lire ce livre non comme un roman mais comme une parabole. le dénouement est à la fois une déclaration d'amour d'un auteur à son pays et l'espoir d'un homme politiquement engagé pour l'avenir d'une société dure et injuste qu'il ne peut s'empêcher d'aimer.
Et le personnage principal ne sera d'ailleurs ni Doña Bárbara ni son adversaire, mais bien ce llano qui envoûte l'homme et qui, malgré les passions qui se déchaînent sur ses herbages, demeure l'inchangé vaste horizon qui attire l'homme et fait tourner sa raison, comme en témoigne la dernière phrase du livre : « O plaine vénézuélienne ! Propice à l'effort comme elle l'a été à l'exploit, terre aux horizons illimités où une race bonne aime, souffre et espère !... » (p. 333, Chapitre 15, “Toute en horizons, toute en chemins…”, Troisième partie).
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