Sous l'Occupation, un homme se présente à l'Etat Civil pour changer de nom.
"Comment vous appelez-vous ?
- Adolphe Merde.
- Ah oui, en effet... Et comment souhaitez-vous vous appeler ?
- Lucien Merde".
Voilà, vous avez le ton du Journal tenu par
Galtier Boissière pendant la guerre. Ce sont ses "Choses vues" au jour le jour, faites d'anecdotes, de portraits parfois assassins, d'histoires drôles, sur un style léger qui contraste fortement avec ces années noires. L'auteur a de l'ironie, de l'humour, le sens de la formule, et la juste lucidité qui lui permet de n'être jamais dupe de ses contemporains. Un petit livre délicieux, dû au fondateur du Crapouillot (journal satirique qui survivra à son créateur jusqu'au milieu des années 90), qui fut également l'une des plumes les plus enlevées du Canard Enchaîné. Bravo à la collection Libretto d'avoir opportunément ressuscité cette petite perle, dont la lecture peut se prolonger par celle de "
Mon journal depuis la Libération", qui vient également d'être réédité.
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