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Critique de sebastienbeauj


Cher Gabriel García Marquez,

où que vous vous trouviez en ces temps incertains, où que se promène votre âme voyageuse, je tenais à vous dire, vous écrire, toute ma gratitude. Certains me renverront à ma folie, car j'écris à quelqu'un qui n'est plus et qui par conséquent, ne pourra me répondre. Je leur dis : certains vivants ne sont pas plus prolifiques.
Merci d'enrichir, un peu, ma triste culture générale !

Nous vous retrouvons dans la Colombie des années 50. Vous n'êtes pas encore l'écrivain que l'on connaît. Vous n'avez pas encore accroché le Prix Nobel de littérature à votre salle des trophées. Vous êtes journaliste et vous rencontrez l'un des héros de votre pays. Pas un combattant, pas un résistant, pas un politique…non un cycliste ! L'un des plus grands que le pays est connu : Ramon Hoyos !

Il faut bien l'avouer, je n'avais, avant la lecture de cet ouvrage, jamais entendu parler de Ramon Hoyos ! Pauvre de moi ! Il me faut convoquer ici, ceux qui savent : Gregory Nicolas Olivier Haralambon/Pierre Carey

Et pourtant, la Colombie enfante des champions cyclistes comme d'autres enfilent les perles. Fervent spectateur juillettiste du Tour de France, sur nos glacières à l'ombre des haut vents des camping-cars ou si peu protégé des rayons du soleil, sous nos casquettes Cochonou, nous en avons vu passer des Colombiens : Herrera, Quinatan et désormais Bernal.
Mais nous n'avons pas vu passer Ramon Hoyos sur les hauteurs pyrénéennes ou alpines. Pour cause, l'homme n'est jamais venu à son Tour.
Quel dommage cher Gabriel García Marquez ! Vous auriez aimé, j'en suis sûr, les combats titanesques qu'auraient pu se livrer Coppi, Bobet, Anquetil et Ramon Hoyos. Tous derrière et lui devant !
Nous ne saurons jamais qui était le plus fort. Mais je ne suis pas loin de penser que l'homme d'Antioquia aurait été bien placé et peut-être même, aurait-il inscrit son nom au prestigieux palmarès.

Roulant à pleins boyaux sur l'adage : “nul n'est prophète en son pays”, “le scarabée” remporta 5 Tour de Colombie. Dont quatre d'affilé. Il n'est pas devenu prophète, mais Dieu vivant dans son pays.
Ici vous n'en faîtes point la biographie. Ici vous vous immiscez dans l'âme d'Hoyos. Vous écrivez à sa première personne. Vous êtes lui pour mieux le comprendre. Pour que nous puissions mieux saisir les sensations, les doutes, le courage, l'abnégation, la volonté, le dépassement de soi d'un triple champion (à l'heure de vos articles, car deux autres Tours suivront !).

Je me permets ici de saluer les éditions So Lonely et Marabout de nous offrir une traduction de vos textes. Je suis bien feignant et n'aurais sans doute jamais plonger dans un livre écrit aux sonorités espagnoles et pourtant ça sonne bien : “El triple campeón revela sus secretos” !

Cher Gabriel García Marquez, cette lettre comme une bouteille à la mer. Qu'elle rejoigne votre âme voyageuse où que vous puissiez être. Certains me renverront à ma folie et s'amuseront à me conseiller, plutôt, de lire de vous, en ces temps incertains : “l'amour au temps du choléra – Grasset“.
Il sera toujours temps !
Sébastien Beaujault

P.S. : à celles et ceux qui souhaiteraient rassasier leur soif de connaissances sur Ramon Hoyos, il y a très peu d'articles francophones, alors en voici ici quelques-uns :
article sur Velo-club.net 1
article sur Velo-club.net 2

Gabriel Garcia Marquez
Le triple champion dévoile ses secrets
Coédition : So Lonely / Marabout
Lien : https://blogs.letemps.ch/seb..
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