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Critique de Haleah


L'histoire prend naissance dans un autorail. On y rencontre notre « héros », Marc Maugrain, muni de son sac à dos et déterminé à conquérir la montagne enneigée. Malheureusement le train se retrouve bloqué par les congères. Ce n'est pas tant un problème, le voyageur peut continuer à pieds. S'aventurant, sans aucun repère, dans cet endroit inconnu, il finit par dénicher une ferme qui semble à l'abandon. Après s'être introduit dans la bâtisse afin de se reposer et de retrouver un instant la paix, loin du monde, Marc décide finalement d'y rester quelque temps. Peu à peu il se familiarise avec les lieux et se met à fouiller, à fouiner, à s'accaparer les affaires personnelles et la vie de cette femme, Clémence, la propriétaire de la ferme, absente pour l'hiver. C'est sur ces faits que se base la première partie du roman, se mêlant à cela les souvenirs du personnage : son enfance, son père et le pensionnat, son premier amour et la guerre d'Algérie, la clinique et les psychiatres. Tout s'éclaire : Marc fuit quelque chose, quelqu'un. Il se fuit lui-même aussi.

Très vite, on comprend que le héros d'André Gardies n'en est pas un. Il est hanté par des souvenirs de guerre, obsédé par les femmes (par le grain de beauté sur la joue de son premier amour, Cécile, et le « fantôme » de Clémence, cette femme qu'il n'a jamais rencontré mais qu'il aspire tant à connaître, qu'il finit par croire qu'il connait). Son obsession est telle qu'il prend la décision incongrue de revenir quinze années plus tard dans cette même ferme, dans la montagne, avec l'espoir et le projet fous de (re)trouver Clémence.

Les pages se tournent, les évènements se succèdent dans cette seconde partie sous forme de huis-clos, et l'on se sent comme confiné dans une atmosphère malsaine qui se dégage de notre anti-héros. Celui-ci se sait être un homme bon, qui malgré tout est poussé parfois à faire de mauvaises choses, à commettre des gestes violents. Il le regrette car ce n'est pas lui, ce n'est pas sa volonté. Là où l'on croit déceler un être instable et dangereux, un sociopathe, un pervers narcissique manipulateur, ou autre ; Marc se croit de plus en plus quant à lui, gouverné par des forces mystiques, dirigé dans ses choix et ses actes par une déesse africaine.

Si le roman commence avec des descriptions faites de phrases aux tournures surprenantes, on s'y habitue au fil de la lecture. La non-distinction entre le récit et la lecture d'un journal intime, celui de Clémence en l'occurrence, est en revanche regrettable. On se perd parfois entre les deux et on ne sait plus qui parle, qui est le « je ». Ce n'est pas le seul bémol que j'ai trouvé à ce livre, malheureusement. Pour tout dire, je ne comprends ni le choix du tire ni celle de la couverture. Elles ne collent pas, et surtout elles ne reflètent pas l'essence même du contenu. Pareil pour le résumé qui ne mène absolument pas sur la bonne voie, qui n'est pas fidèle au récit. On s'attend à tout autre chose ; je m'attendais à tout autre chose, et cela m'a fortement déstabilisé.

Après avoir refermé ce livre, je ne parviens toujours pas à savoir si il m'a plu. L'auteur maîtrise sans nul doute l'écriture et a son propre style, mais son personnage trouble, obsessionnel et malsain n'a rien d'attachant. Je tiens cependant à remercier, le site Babelio dans le cadre d'une Masse Critique, ainsi que TDO Éditions pour cette découverte et l'envoi de ce livre.

[Critique écrite le : 09/02/2015. Challenges Variétés et Petits Plaisirs.]
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