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Critique de Pradoline


Comme le dit si bien l'éditeur (éditions Infimes) il s'agit d'un roman méditerranéen fait de nostalgie et d'espoir.

Romain, 68 ans, a travaillé quinze ans en tant que Cameraman à La Calypso. Près de cinquante ans qu'il n'était pas retouné au Grau. Il revient à l'occasion d'un film documentaire qu'il veut réaliser sur l'évolution de la pêche. Grâce à de nombreux témoignages, précieux, éclairants, confiés par d'anciens pêcheurs mais pas que, Romain mettra en avant la pêche artisanale traditionnelle. Une pêche solidaire, aujourd'hui disparue, sur des barques à voiles remplacées par les chalutiers.
Dans le même temps, Romain est animé par un profond combat intérieur - provoqué ? -, par l'arrivée de courriels mystérieux, au début, perturbant ses soirées, qu'il aime passer le long du canal. Un moment d'apaisement et où s'expriment des souvenirs. Une douleur plus ou moins enfouie, qui donne une tension au fil de l'histoire, et qui ressurgit.
André Gardies parvient à nous tenir en haleine jusqu'aux derniers instants et construit avec une grande habileté un climat énigmatique entre Romain et Bianca.

Comme dans chacune de ses histoires, l'auteur est proche de ses personnages. L'amour et l'authenticité sont des thèmes qui jouent un rôle central dans ses romans.

D'une part, on ressent bien les connaissances cinématographiques de l'auteur à travers le professionnalisme de Romain et de Yvan, son aide opérateur image-son dont le numérique n'a aucun secret pour lui.

D'autre part, l'auteur nous fait découvrir les différentes pratiques de pêche artisanale traditionnelle avec la hardiesse de ses descriptions qui nous apprennent un vocabulaire spécifique.
L'auteur a mobilisé une belle documentation qui fait de ce livre un roman dense et qui donne de l'épaisseur aux personnages avec leur part d'ombre.

André Gardies nous livre ici un roman plein de justesse et de sensibilité qui interroge le lecteur (et espérons nos sociétés) sur l'épuisement des espèces de poissons, notamment des thons dans nos eaux salées. Entre la surpêche, la pêche illégale et les méthodes de pêche industrielles - par les chalutiers -, non seulement le métier est en grand danger mais la biomasse de poissons disparaît.

N'oublions pas que le poisson frais dans nos assiettes, c'est grâce aux pêcheurs côtiers (rien à voir avec le poisson de pisciculture !).
À juste titre, l'auteur fait un parallèle et compare un poulet fermier et un poulet aux hormones élevé en batterie !

Une histoire qui a du caractère, servie par une plume trempée dans l'encre bleue de la Méditerranée d'une senteur agréablement iodée, bienfaitrice pour notre vitalité.
Un ouvrage de talent à s'imprégner sur le sable (ou pas) cet été !
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