Au troisième jour

La révélation des abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants a fait l'effet d'un tsunami, bousculant l'image qu'on se faisait jusqu'ici de l'Église. Comment un pareil scandale a-t-il pu avoir lieu et pourquoi la hiérarchie ecclésiastique a-t-elle tenté de minimiser ce qui ne peut pas être qualifié autrement que par le mot viol ? Elle-même victime à treize ans et demi, Véronique Garnier-Beauvier revient quarante ans plus tard sur son agression par le curé de sa paroisse. Pour se raconter, il lui a fallu énormément de détermination, se refusant toute haine et toute idée de vengeance. Aujourd'hui, après avoir cadenassé le traumatisme subi et avoir vécu dans la résilience, elle se réjouit de constater que l'Église prend enfin ses responsabilités et qu'elle commence à balayer devant sa porte. Bien entendu, le problème ne sera pas réglé d'un seul claquement des doigts, mais la machine semble en marche, prête à exhorter les victimes à parler et aux coupables de s'amender. Avec des mots simples et un vocabulaire de la vie de tous les jours, cette auxiliaire d'école parle du cauchemar qui l'a oppressée durant de longues années, de la culpabilité qu'elle a traînée et de la difficulté à s'exprimer, de peur d'être jugée ou mal comprise. Au final, elle nous livre un message d'espoir. Grâce à la reconnaissance par l'évêque de son diocèse du préjudice subi, l'aide de psys et l'amour des siens, elle a repris entièrement confiance en elle et témoigne en espérant que tant de souffrances ne puissent plus jamais se reproduire.