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Critique de CDemassieux


Voici donc une biographie de sainte Thérèse de Lisieux – de l'Enfant-Jésus de la Sainte-Face –, écrite par un homme d'Église, Guy Gaucher, et illustrée de nombreuses photos.
« C'est très (trop ?) catholique tout ça », pourraient ronchonner les anticléricaux les plus acharnés, prompts à égrener les crimes commis au nom du Christ – qu'Il n'a, au passage, jamais suggérés ! – et oublier un peu plus ceux de la Terreur ou des régimes rouges tant vantés jadis par une jeunesse bourgeoise en mal de sensations fortes. Veuillez excuser ce léger mouvement d'humeur et revenons à notre sujet… !
Par le simple fait qu'elle échappe au dogme et n'a de finalité que l'amour, Thérèse peut cependant parler à tout le monde. Sa vie simple a effectivement de quoi édifier quiconque à un coeur qui bat au rythme de la vie, qu'il soit croyant ou non. Car la vie (et l'après-vie) de la « petite Thérèse » « a toujours dépassé toutes les prévisions », souligne Guy Gaucher dans son propos liminaire.
Quelle vie, justement, que celle de cette jeune fille qui ira jusqu'au pape pour être admise, à l'âge de quinze ans, au carmel de Lisieux où, déjà, se trouvaient quelques-unes de ses soeurs de sang.
Thérèse propose une autre vision de Dieu, envahie à son époque par une pensée janséniste, c'est-à-dire austère et vivant dans la crainte plutôt que l'amour de ce même Dieu.
Elle en appelle à nous accepter aussi dans notre évidente imperfection : « Rangeons-nous humblement parmi les imparfaites, estimons-nous de petites âmes. Oui, il suffit de s'humilier, de supporter avec douceur ses imperfections. Voilà la vraie sainteté », écrit-elle à l'une de ses soeurs.
Mais ce qui fait son rayonnement – et exauce le voeu de Thérèse d'oeuvrer pour les hommes par-delà la mort –, ce sont les textes qu'elle a laissés à la postérité, dont certains commandés de son vivant parce qu'on avait déjà l'intuition qu'ils porteraient bien au-delà des murs du carmel. Ainsi, « Mère Marie de Gonzague ordonne à la malade qui vient de vomir et souffre de douleurs variées, de continuer d'écrire. »
Ces textes, après que la tuberculose aura accompli son oeuvre sinistre, connaîtront un succès retentissant, dans le monde entier, parmi toutes les cultures ; tel ce moine bouddhiste qui, au sortir de la chambre de la désormais sainte de l'Église, lui fait cette demande : « Sainte Thérèse, priez pour les visiteurs qui passeront ici. »
« Je m'offre comme victime d'holocauste à l'Amour Miséricordieux », dira-t-elle. Et au lieu de répondre par un enfermement moral, tandis qu'elle a connu de nombreuses épreuves qui auraient pu l'assombrir, Thérèse se dévouera corps et âme aux autres, en attendant d'être recueillie au Ciel.
Certes, à la fin de sa vie, le doute l'envahira passagèrement : « Maintenant d'horribles voix intérieures lui suggèrent que tous ses grands désirs, la petite voie, son offrande, toute sa vie spirituelle n'ont été qu'illusions. » Elle aura des regrets : « Comme j'ai peu vécu ! »
Mais elle comprendra finalement que « L'AMOUR RENFERMAIT TOUTES LES VOCATIONS, QUE L'AMOUR ÉTAIT TOUT, QU'IL EMBRASSAIT TOUS LES TEMPS ET TOUS LES LIEUX…EN UN MOT, QU'IL ÉTAIT ÉTERNEL !... »
Dernière gloire posthume, en juin 1997 elle devient docteur de l'Église, car, dans la simplicité de ses mots se trouve une « véritable science de l'amour, […] expression lumineuse de sa connaissance du mystère du Christ et de son expérience personnelle de la grâce » (Jean-Paul II).
Autre voeu exaucé, elle qui confiait : « Malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les Docteurs »…
Une lecture qui élève l'âme que cette Histoire d'une vie – Thérèse Martin

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