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Critique de Poljack
Mon avis :
Des dix-huit nouvelles qui forment ce recueil, la plupart ne respectent pas la traditionnelle construction du genre, du moins dans les pays francophones, qui veut qu'un récit classé dans cette catégorie offre aux lecteurs une chute de préférence inattendue… Personnellement, j'estime qu'un auteur est libre de donner à sa nouvelle la forme qu'il souhaite, et qu'une tranche de vie bien écrite, même sans éléments de surprise, vaut pour ses qualités littéraires et se suffit à elle-même.
Des qualités, l'écriture de Patty Gauhar n'en manque pas, pour décrire de façon réaliste des scènes de vie qui semblent toutes marquées par une espèce de décalage, d'inadaptation des protagonistes à un ordinaire qui ne leur appartient pas vraiment. L'auteur évoque une « dominante noire » à propos de ses nouvelles… Je parlerai plutôt de nuance de gris (sans aucune allusion à un best-seller que je considère comme bien inférieur au recueil dont je parle ici), ceci pour ne pas induire en erreur les amateurs de thrillers et surtout parce que les histoires qu'elle nous narre sont presque toutes ancrées dans le quotidien le plus ordinaire. On pourrait être témoin de ces scènes en sortant de chez soi, croiser l'un ou l'autre des personnages dans la boulangerie du quartier…
Le talent de Patty Gauhar est de mettre en lumière la part sombre de ces gens « normaux » dans des situations souvent très classiques, à ceci près qu'il y a toujours ce décalage dont je parlais plus haut. Les raisons de discordance sont variées : d'une différence de culture − comme dans L'étrangère, qui ouvre le recueil, ou Moutons cassés et le passage, deux textes qui se répondent − à la folie pure (Noir désir), le nuancier de gris possède une large palette. L'auteur l'exploite avec habileté, et par la justesse de ses mots nous brosse dix-huit tableaux certes sombres, mais magnifiés par la sagacité de son regard sur les relations sociales et les représentations qu'on s'en fait. Cette acuité est adoucie par une plume fine et élégante qui laisse percevoir une profonde empathie pour ses sombres héros… et un auteur qui a de l'empathie pour ces personnages touche toujours ses lecteurs, alors quand en plus il y a du corps et de l'esprit, moi, j'en redemande !
Des dix-huit nouvelles qui forment ce recueil, la plupart ne respectent pas la traditionnelle construction du genre, du moins dans les pays francophones, qui veut qu'un récit classé dans cette catégorie offre aux lecteurs une chute de préférence inattendue… Personnellement, j'estime qu'un auteur est libre de donner à sa nouvelle la forme qu'il souhaite, et qu'une tranche de vie bien écrite, même sans éléments de surprise, vaut pour ses qualités littéraires et se suffit à elle-même.
Des qualités, l'écriture de Patty Gauhar n'en manque pas, pour décrire de façon réaliste des scènes de vie qui semblent toutes marquées par une espèce de décalage, d'inadaptation des protagonistes à un ordinaire qui ne leur appartient pas vraiment. L'auteur évoque une « dominante noire » à propos de ses nouvelles… Je parlerai plutôt de nuance de gris (sans aucune allusion à un best-seller que je considère comme bien inférieur au recueil dont je parle ici), ceci pour ne pas induire en erreur les amateurs de thrillers et surtout parce que les histoires qu'elle nous narre sont presque toutes ancrées dans le quotidien le plus ordinaire. On pourrait être témoin de ces scènes en sortant de chez soi, croiser l'un ou l'autre des personnages dans la boulangerie du quartier…
Le talent de Patty Gauhar est de mettre en lumière la part sombre de ces gens « normaux » dans des situations souvent très classiques, à ceci près qu'il y a toujours ce décalage dont je parlais plus haut. Les raisons de discordance sont variées : d'une différence de culture − comme dans L'étrangère, qui ouvre le recueil, ou Moutons cassés et le passage, deux textes qui se répondent − à la folie pure (Noir désir), le nuancier de gris possède une large palette. L'auteur l'exploite avec habileté, et par la justesse de ses mots nous brosse dix-huit tableaux certes sombres, mais magnifiés par la sagacité de son regard sur les relations sociales et les représentations qu'on s'en fait. Cette acuité est adoucie par une plume fine et élégante qui laisse percevoir une profonde empathie pour ses sombres héros… et un auteur qui a de l'empathie pour ces personnages touche toujours ses lecteurs, alors quand en plus il y a du corps et de l'esprit, moi, j'en redemande !
