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Critique de millereves


Jeu de dupes : Ce roman qui se lit avec plaisir, aborde plusieurs thèmes.
Dans l'impérieuse nécessité de retrouver un père qui a fuit une paternité annoncée, Brandon échafaude un plan qui lui permettra d'observer un certain André Dullin, seul indice délivré par sa mère Laetitia.
A la suite de quelques recherches, Brandon découvre un séminaire animé par un homonyme qui pourrait correspondre à l'objet de sa quête. Par opposition à sa mère humble et courageuse qui a tout sacrifié pour lui donner le meilleur, pour lui permettre de suivre des études et de côtoyer un autre milieu, Brandon imagine un père flamboyant, loin de la "médiocrité intellectuelle" du modèle maternel. Brandon ressent alors, une forme de pitié et de condescendance envers sa mère ainsi que du milieu dans lequel elle évolue.
Malgré lui il ne peut s'empêcher de penser qu'il a hérité de son père qu'il auréole dans son imaginaire de qualités supérieures. Qualités qui ne pouvaient être sacrifiées dans une vie médiocre. Avant même de le connaître il lui accorde des excuses, voire éclipse les valeurs avec lesquelles il a grandi.
Ce séminaire sera l'occasion de découvrir ce père recherché. Pour l'approcher il va mentir et s'inventer une vie et des études différentes. Ce mensonge en entraînera d'autres. Brandon est de plus en plus mal à l'aise avec ses contradictions.
Ce père fantasmé perd peu à peu de son éclat, jusqu'à dévoiler un personnage bien peu recommandable. Brandon fort heureusement ne sera pas seul pour assumer sa déception. Fort de l'amour des femmes de sa vie (sa petite amie qui saura lui pardonner ses mensonges et sa mère qu'il retrouve, culpabilisé d'avoir douté), il remettra en place le puzzle éparpillé de sa vie.
C'est un roman qui met en lumière le poids ressenti par les êtres en quête de leur identité. Mieux vaut savoir pour vivre les réalités.
Il aborde les mensonges et l'engrenage dont il est parfois difficile de sortir. Une vie sans mensonges serait idéale, mais bien impossible dans l'absolu. le tout en est la limite.
Enfin il aborde certaines formes de sélection sociale subjective liée aux apparences, notamment le choix des prénoms (Brandon, Kevin) connotés "populaires".
Pour ces raisons, hormis l'affection que l'on éprouve envers les personnages, ce roman pose des questions importantes et anodines de la vie quotidienne.
Merci à l'autrice qui nous entraîne dans les méandres de la réflexion.




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