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Critique de moustafette


Au domaine de Boringe vit une bien curieuse famille.
Le roman s'ouvre sur la naissance des jumeaux Alexandre et Hélène, sortis du ventre de leur mère Valentine à la fin d'un repas alors que Perpetua allait servir sa spécialité, la compote de pommes tiède à la cannelle.
Valentine décède peu après en confiant l'éducation de ses enfants à ses trois soeurs et à la bonne Perpetua.

Le drame ne perturbe pas trop ce microcosme et surtout pas Perpetua, déjà rodée à ce genre d'événements, puisqu'elle a élevé les six filles de la lignée maternelle après le décès d'Agnès Dubois, la grand-mère des jumeaux. Vous suivez ?
C'est l'occasion pour l'auteur de faire un petit retour en arrière et de nous conter l'adolescence et les frasques des six frangines. On fait aussi plus ample connaissance avec Perpetua qui porte bien son nom puisqu'elle est intemporelle, voire éternelle. Perpetua possède aussi des dons très particuliers dont elle use pour dompter toutes ces jeunettes et le tout venant. Les pets, voilà son arme ! Et ils sont redoutables. Elle en a tout un catalogue, des antidépresseurs, des persuasifs, etc ...

Les jumeaux grandissent entourés de leurs trois tantes, Adélaïde la dévoreuse de livres, Agathe la cavalière déchaînée et Anasthasie la mystique. Ces trois là ont des comptes à régler avec la gente masculine qui déserte Boringe depuis des générations. Sur ce coup là, la Perpetua n'est pas en reste non plus !
Dans un tel contexte, vous pensez bien que les jumeaux ne sont pas loin de virer borderline.

Quand tout le monde découvre qu'ils sont amoureux l'un de l'autre et qu'ils ont même consommé la chose, c'est le branle-bas de combat. Hélène prendra la décision de quitter Boringe, abandonnant Alexandre.
C'est sur ce départ que se termine ce premier chapître époustouflant de drôlerie.
Dans les deux suivants, le feu d'artifice se calme et c'est dommage. Mais nous retrouvons Hélène à Paris entourée de personnages tout aussi déjantés et pittoresques. Allegria qui pratique la lévitation; Anatole Schloupe, l'écrivain prêt à tout pour entrer à l'Académie; Narcisso del Palabras de Karibdo en Syllabas, avocat des causes perdues et de l'avenir bouché 9 rue de l'Illusion, qui sera l'amant d'Hélène et l'aidera à retrouver Achille Tuloeuf, le père des jumeaux; et enfin la compagne d'Achille, Sententia la concierge voyante et carnivore.
Pendant qu'à Boringe, Alexandre, devenu neurasthénique, épouse Asthénie et lui fait six filles, et que les tantines ne s'arrangent pas avec l'âge...
Le dernier chapître voit le retour d'Hélène à Boringe et sa rencontre avec ... sa dernière nièce Hélène. On n'échappe pas à son destin comme ça !!!

Cette fable familiale se déguste avec gourmandise. Sous ses airs loufoques, ce roman ne manque pas de poésie et de truculence. J'ai apprécié cette façon surréaliste de dédramatiser l'inceste. Et il nous en dit beaucoup sur les transmissions générationnelles et la répétition des scénarios de vie.
Lorsqu'on referme ce livre, on regrette que ce soit déjà fini et on n'a qu'une hâte, allez voir de quoi retourne le reste de l'oeuvre de l'auteur.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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