AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JonathanLecuyer


L'ultime guerre, un roman ou le féminisme à une place sans équivoque. La femme combattante, autonome et forte.

Le livre aurait pu se nommer « le combat de Tessa », car le livre traite du destin de cette jeune femme que nous suivrons au long de ses péripéties, bien que le mot péripétie soit faible.

Il faut tout d'abord prendre en compte le fond dystopique du livre, une guerre opposant les Adeptes du tout-puissant à une alliance entre les soldats du Nord et les Guerrières de la liberté. On peut rapidement faire un parallèle lors de la description des protagonistes. Les Adeptes du tout-puissant peuvent être assimilé à un groupe religieux combattant particulièrement radicaux, chez eux la force fait loi, et dans cette vision des choses étriquée la femme n'a pas sa place. Une femme ne doit pas porter l'arme, n'est pas là pour combattre, mais faire des enfants, la popote et faire tourner les campements. Sans oublier les enfants utilisés comme simple main d'oeuvre aussi bien sur les champs de bataille que sur la vie autour du fonctionnement de cette armée. de l'autre côté, on a une sorte de démocratie composée de deux groupes au fonctionnement humain et similaire à une nation moderne de notre époque. Bon, vous voyez un peu le parallèle suggéré.

Je vous disais que nous allions suivre Tessa, une orpheline qui a perdu ses parents lors de l'attaque des Adeptes du tout-puissant et qui vit dans les camps de ses ravisseurs en compagnie de sa soeur qui est son seul lien avec ce qui lui reste de foi en l'humanité. Tessa passera quelques années dans ces conditions où elle sera utilisée comme les autres enfants en tant que charognards, pour dépouiller les corps victimes de la guerre, également faire porteurs de munitions sur les lignes de front. Évidemment, ce n'est pas le meilleur moyen d'élever un enfant et de lui construire une psyché solide.

Tessa ne sait rien concrètement du conflit dans lequel le monde évolue, elle sait juste que chez les opposants des Adeptes il y a des femmes guerrières, et cela l'émerveille un peu. A tel point que lors d'un conflit ou elle devait approvisionner un groupe de combattant en munitions, elle va voir pour la première fois rencontrer un groupe de guerrière dont elle finira par leur venir en aide. Elle sera par la suite recueillie par ce groupe et à partir de la débuterons une fuite en avant peuplés de faits traumatisants, de décès, de perte.

On s'attache vite Tessa, petit bout de femme qui se qualifie elle-même comme moche qui va traverser l'horreur et par moment goûter à de courts instants de bonheur, trop peu. Elle est farouche et traumatisée par tous les événements rencontrés, mais essaye de se construire comme elle le peut en s'appuyant sur des modèles qui lui ont été retirés à l'âge de ses 7 ans par les fanatiques. Mais elle attire la sympathie.

Je le disais en préambule, ce bouquin à une forte connotation féministe, tous les personnages rencontrés dans ce livre et qui rencontreront Tessa sont des femmes, excepté un vieil homme qui se révélera une aide précieuse pour elle et un autre policier surnommé la Hyène…


C'est un réel plaisir que de lire un livre traitant de guerre ou l'on n'est pas submergé par la testostérone.

La plume de Madame Gazaille m'a un peu déstabilisé au début ou le roman ouvre sur le point de vue de Tessa, une écriture assez saccadée. Mais après quelques courts chapitres ou découvre un autre pdv et on se rend compte que la plume du début n'est pas là pour rien, mais pour souligner l'état psychologique de Tessa et c'est très adroit. Au fil des pages, le style ira de pair avec l'évolution de Tessa.

Lu dans le cadre des Masses Critiques Babélio, j'ai été séduit par ce roman. Je remercie au passage la maison d'édition « le mot et le reste » pour l'ouvrage. À ce sujet très bel, objet, un papier épais de couleur coquille d'oeuf avec une mise en page aéré et agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          314



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}