AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kielosa


Il y a des sujets sur lesquels on n'arrive presque jamais à se mettre d'accord. Au contraire, plus on en discute, plus on a tendance à se figer dans sa position et plus un accord semble éloigné, voire exclu. Si en plus, il s'agit d'un sujet à forte dose émotionnelle, les discussions peuvent vite prendre une tournure imprévisible et même désagréable. le cas ou l'Affaire Marianne Bachmeier en est presque le prototype, si je peux m'exprimer ainsi.
Acquérir l'ouvrage de Heiko Gebhardt n'est donc pas sans risques, surtout si l'on a l'intention de le lire à deux ou plus.
L' affaire peut se résumer en une courte phrase : une femme dont la fille a été tuée, tue l'assassin en pleine cour de justice.
Ce cas sans précédent en Allemagne, comporte tellement d'éléments qui se situent à tellement de niveaux différents, que cela devient difficile d'en faire le tour.
Mais commençons par passer en revue les faits. 1) le 5 mei 1980, Klaus Grabowski, un boucher de 35 ans, tue la petite Anna Bachmeier qui a 7 ans. 2) le 3ème jour du procès à Lübeck, la mère d'Anna, Marianne, réussit à introduire un Beretta et abat, en pleine séance du 6 mars 1981 Grabowski de 8 coups de revolver, celui-ci meurt instantanément. 3) le procès de Marianne, d'abord accusée de meurtre, mais finalement condamnée, le 2 novembre 1982, à 6 ans de prison ferme pour homicide. 4) Marianne est libérée en 1985, se marie avec un instituteur et le couplé s'installe à Lagos au Nigéria. En 1970, elle divorce et part vivre à Palerme. le 17 septembre 1996, Marianne meurt d'un cancer du pancréas à l'hôpital de Lübeck. Elle avait 46 ans.
La question fondamentale qui se pose est, bien entendu, d'ordre moral : Est-ce que Marianne avait le droit de se faire justice elle-même ? Question délicate, si l'on tient compte de certains facteurs : l'âge de la petite Anna, le fait que Gabrowski était un détraqué sexuel qui avait déjà été condamné pour abus de 2 gamines, la colère de Marianne lorsqu'il déclarait être victime de chantage etc...
La question juridique : est-ce que l'acte de Marianne doit etre considéré comme meurtre ou au contraire comme homicide ? A l'époque, il y avait des partisans des deux thèses. C'est seulement longtemps après sa mort, qu'on a appris que Marianne s'était sérieusement entraînée avec son arme dans la cave de sa maison. Un élément important dans l'interprétation de responsabilité bien sûr.
A l'époque j'habitais le Luxembourg et je me souviens des débats à la télévision et des discussions parfois véhémentes dans les cafés. Très souvent ont entendait des arguments qui n'avaient pas de rapport avec l'affaire proprement dite, comme le reproche que Marianne menait une vie dissolue, qu'elle avait donné les 2 soeurs aînées d'Anna comme bébés en adoption etc...Certains hommes, séduits par la beauté de Marianne, étaient devenus des inconditionnels de sa cause.
Bref, une cause célèbre qui a fait couler beaucoup d'encre et qui durant ces années, avec ses rebondissements multiples, a animé nombre de discussions.
L'ouvrage de Heiko Gebhardt contient une vaste série de faits et d'événements impossible à couvrir dans cette critique et qui rendent le livre intéressant à lire.
Signalons enfin, que cette affaire à fait l'objet de 3 films. 2 en 1984 : 'L'a mère d'Anna' de Berkhard Driest et 'Pas de temps pour des larmes' de Hark Bohm. En 2006, un documentaire a été réalisé intitulé : 'La vengeance de Marianne Bachmeier ' (En version originale : 'Die Rache der Marianne Bachmeier ').
Commenter  J’apprécie          182



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}