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Critique de La-page-qui-marque


Une photo abandonnée sur un trottoir sème la terreur. Deux adolescents sont pris de panique après l'avoir vu. Tous ceux qui ensuite poseront également les yeux dessus seront inondés d'une peur irrationnelle. Au même moment, une seconde photo arrive par l'antenne pôle emploi de Clichy-sous-Bois. le secrétaire qui ouvre l'enveloppe succombe à son tour. Une mystérieuse chanson présente sur une playlist au nom énigmatique de « avburn » semble liée à ce désordre. Deux policiers sont chargés d'enquêter sur cette affaire complexe. Ils font partie de la Nébuleuse, une organisation des services secrets de l'État. Ils répondent aux ordres, poussés par une puissance qui les dépasse. Nous les suivons dans les salles d'interrogatoires, sur les lieux de leurs interventions mais aussi dans l'intimité de leur foyer. L'affaire imprègne chaque parcelle de leur vie, la peur se fait grandissante et le ministre lui-même semble dépassé par les événements.
L'atmosphère du roman est saisissante. Nous plongeons dans un monde que nous ne comprenons pas, où des forces supérieures semblent jouer à un jeu complexe. le récit se fait hypnotique à mesure que les pages se tournent. La terreur imprègne tout et déteint sur les personnages. Entre polar et récit fantastique, l'auteur se tient sur une ligne de crête sans jamais flancher. Il maintient cette ambiance si envoûtante et brumeuse d'un bout à l'autre du roman. Parfois on est décontenancé, on a l'impression de se perdre dans cette intrigue nébuleuse. Néanmoins, j'ai aimé m'enfoncer dans cette intrigue étrange et pleine de questions en suspens.

Les personnages, à l'image de l'atmosphère du livre, portent une part d'ombre. Nous effleurons leur intériorité et leurs pensées sans jamais vraiment les connaître réellement. Des gestes, des regards ou des soupirs témoignent d'une émotion fugace qui les traverse mais ils demeurent des êtres froids et appliqués. Ils exécutent les ordres et n'expriment pas leurs opinions. Ce sont des engrenages d'une grande machine.
Même si la violence n'est ici que psychologique et que la peur semble irrationnelle, l'intrigue nous évoque les attentats de Paris. La terreur qui s'empare de la ville et la possibilité d'une organisation malveillante à l'initiative nous renvoie aux traumatismes du 13 novembre. La menace semble couver dans les rues de la ville, diffuse et invisible. L'auteur nous offre un portrait marquant d'une ville pleine d'ombres et de mystères.

cité est un roman surprenant par son écriture comme par sa construction. J'ai trouvé ce roman audacieux et profond. Si pour moi cela a fonctionné, il est possible que certains lecteurs y soient hermétiques. Mais c'est une expérience de lecture que je ne peux que vous encourager à essayer.
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