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Critique de kikenbook


Dans la catégorie premier roman, ces derniers temps, les bonnes surprises s'accumulent, et ce n'est pas « Les chemins de traverse » d'Arlette Gélabert qui viendra contredire ce constat. Envoyé par son autrice, que je remercie encore, le roman est arrivé sous mes yeux en faisant naître un premier apriori : je n'aime pas la couverture. La photo d'une petite rue déserte qui semble attendre la vie, un filtre indéfini dont on ne sait pas s'il inverse seulement les couleurs façon négatif ou s'il indique la température des murs qui vont du violet glacial au rouge orangé et enfin un titre par là-dessus qui se fond dans ces couleurs surnaturelles. Bref, une couverture qui ne me parle pas et spoiler alert, dont j'ai encore du mal à voir le rapport avec le contenu. Voilà, j'ai fait le tour du point négatif car à vrai dire, ce premier roman m'a beaucoup plu.
Louise, la narratrice, soixante ans, a été invitée pour fêter les 30 ans de la fille de son meilleur ami, Clément. Elle ne s'attend pas à ce que ce petit événement familial soit l'étincelle destinée à mettre le feu aux poudres d'une longue amitié que le temps a vu se faner. Non, le temps a bon dos. Bouleversée par la réaction de Clément et sa femme à l'annonce que leur fait leur fille, Louise fuit la maison et se réfugie dans ses souvenirs, reconstituant le passé et l'histoire de cette amitié quasi amoureuse qui la liait à Clément. Jeunes, ils s'étaient promis d'être amis à la vie à la mort, scellant ce pacte par le sang, comme on le fait dans les films. Et puis, leurs rêves communs, qu'ils teignaient aux couleurs de la liberté, se sont heurtés à la vie en se teintant des doutes, des amours, des erreurs de parcours. Aujourd'hui, Louise ne reconnait plus le Clément ouvert d'esprit auquel elle était très liée et veut comprendre pourquoi mais est-elle prête à l'entendre ?
En mettant en parallèle le récit du passé et l'affrontement du présent, Arlette Gélabert construit un court roman tout en émotion, écrit avec une grande justesse, qui a le bon goût de ne jamais sombrer dans un pathos exagéré malgré le drame qui se joue sous nos yeux. L'introspection de Louise est un coup d'oeil dans le rétroviseur qui révèle ses forces et ses failles face à tout ce qu'elle a affronté, le plus souvent par amour. Elle est attachante, Louise. Elle est vraie. Elle est servie par l'écriture fluide d'une autrice qui sait vous happer et vous donner envie de tourner les pages avec avidité. On a envie de lui prendre la main, à Louise, et de lui dire que maintenant qu'on est là, que l'on sait, ça va bien se passer. Juste lui dire qu'on l'aime, Louise.
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