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Critique de amuri59
Pour son 3ème opus, Céline a décidé de changer un peu d'univers : fini les allers retours passé/présent et mise au repos (provisoire ?) de son couple d'enquêteurs fétiche. Vous ne serez pas complètement déboussolés puisqu'en bonne prof d'Histoire, elle utilise encore ses connaissances et des recherches fouillées pour nous emmener vers Amiens et plus particulièrement sa célèbre cathédrale. Un meurtre y est perpétré en la personne de l'évêque, le tout semble avoir un rapport direct avec, là aussi, une célèbre relique contenue en les murs : le crâne de St Jean-Baptiste.
Dans ce polar doux pour ne pas dire cosy, le lecteur va faire connaissance avec un trio hétéroclite que seul un événement extraordinaire, et j'entends par là sortant de l'ordinaire, peut rassembler Avec, par ordre d'apparition, Geneviève, professeure d'Histoire de son état (tiens, tiens !), veuve à la cinquantaine bien tassée, bourgeoise disons vieille France, gentille mais aux idées trop arrêtées. L'expression grivoise avoir un balai dans le uc lui sied à merveille. Un personnage qui peut être déroutant pour le liseur : comment avoir de l'empathie pour cette femme, qui va mener l'enquête, mais qui est un vrai cliché ambulant à la limite de la caricature ? C'est une des belles surprises de cette intrigue, un personnage qui n'est pas lisse, érudite, maligne dans ses déductions mais trop collet monté dans ses certitudes, dans sa vision étriquée du monde qui l'entoure.
Elle est à l'inverse de David, pétillant préado, vif, plein de vie, dingue de football au grand dam de Geneviève et de son mobilier. le petit « Ginola », laissé au bon soin de celle-ci par une mère employée de maison, est un gamin qui sait se faire rapidement aimer. Ce débrouillard éveillé a son utilité dans la résolution du crime car il est intuitif et cerne rapidement son vis-à-vis.
Enfin Malik, le policier, commandant patenté, à la recherche de la vérité. Un flic avec du flair mais solitaire et vagabond à ses heures.
Ce trio atypique va réussir à s'entendre en se basant sur les qualités de chacun pour tenter de résoudre le mystère de la mort du prélat.
Comme d'habitude, et les habitudes peuvent avoir du bon, Céline déroule sa palette de connaissances pour étayer son intrigue d'une foule d'informations historiques et patrimoniales. Elle ne se limite d'ailleurs pas à la cathédrale mais évoque au détour d'un chapitre, le Prieuré de Sion ou des écrits contestés.
Certains parleront de ce livre comme un titre du terroir ou régionaliste, j'y vois plutôt, en se baladant entre la Somme et le Pas de Calais, une occasion de mettre en avant des thématiques plus profondes qui divisent notre société actuelle, un éclairage particulier sur la condition d'une frange de la population notamment.
Ce manuscrit se veut aussi à l'inverse d'une certaine mode où les écrits du genre sombre dans l'extrême violence. Crime, il y a mais on ne verse pas dans le sanglant. Au contraire, Céline Ghys saupoudre son récit de notes d'humour et n'hésite pas à égratigner un de ses personnages.
Pour ce roman, Céline a voulu sortir de sa zone de confort et c'est réussi. Tout en conservant quelques marqueurs, elle nous propose une plongée dans un présent où intrigue, ésotérisme et besoin de reconnaissance se mêlent pour votre plus grand plaisir de lecture.
Dans ce polar doux pour ne pas dire cosy, le lecteur va faire connaissance avec un trio hétéroclite que seul un événement extraordinaire, et j'entends par là sortant de l'ordinaire, peut rassembler Avec, par ordre d'apparition, Geneviève, professeure d'Histoire de son état (tiens, tiens !), veuve à la cinquantaine bien tassée, bourgeoise disons vieille France, gentille mais aux idées trop arrêtées. L'expression grivoise avoir un balai dans le uc lui sied à merveille. Un personnage qui peut être déroutant pour le liseur : comment avoir de l'empathie pour cette femme, qui va mener l'enquête, mais qui est un vrai cliché ambulant à la limite de la caricature ? C'est une des belles surprises de cette intrigue, un personnage qui n'est pas lisse, érudite, maligne dans ses déductions mais trop collet monté dans ses certitudes, dans sa vision étriquée du monde qui l'entoure.
Elle est à l'inverse de David, pétillant préado, vif, plein de vie, dingue de football au grand dam de Geneviève et de son mobilier. le petit « Ginola », laissé au bon soin de celle-ci par une mère employée de maison, est un gamin qui sait se faire rapidement aimer. Ce débrouillard éveillé a son utilité dans la résolution du crime car il est intuitif et cerne rapidement son vis-à-vis.
Enfin Malik, le policier, commandant patenté, à la recherche de la vérité. Un flic avec du flair mais solitaire et vagabond à ses heures.
Ce trio atypique va réussir à s'entendre en se basant sur les qualités de chacun pour tenter de résoudre le mystère de la mort du prélat.
Comme d'habitude, et les habitudes peuvent avoir du bon, Céline déroule sa palette de connaissances pour étayer son intrigue d'une foule d'informations historiques et patrimoniales. Elle ne se limite d'ailleurs pas à la cathédrale mais évoque au détour d'un chapitre, le Prieuré de Sion ou des écrits contestés.
Certains parleront de ce livre comme un titre du terroir ou régionaliste, j'y vois plutôt, en se baladant entre la Somme et le Pas de Calais, une occasion de mettre en avant des thématiques plus profondes qui divisent notre société actuelle, un éclairage particulier sur la condition d'une frange de la population notamment.
Ce manuscrit se veut aussi à l'inverse d'une certaine mode où les écrits du genre sombre dans l'extrême violence. Crime, il y a mais on ne verse pas dans le sanglant. Au contraire, Céline Ghys saupoudre son récit de notes d'humour et n'hésite pas à égratigner un de ses personnages.
Pour ce roman, Céline a voulu sortir de sa zone de confort et c'est réussi. Tout en conservant quelques marqueurs, elle nous propose une plongée dans un présent où intrigue, ésotérisme et besoin de reconnaissance se mêlent pour votre plus grand plaisir de lecture.
