AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Athenapan


Premières plumes est une aventure telle que je n'en n'avais lues depuis bien longtemps…
Quand j'ai eu achevé le livre, je me suis instantanément souvenu du début, lorsque Charlie disait qu'il n'aurait jamais ramassé cette pie pour la sauver du caniveau et la guérir. L'appelant même « oiseau de mauvais augure » !
Depuis, il a dû remercier sa chère Yana, - amie, amante, future épouse et réparatrice en chef de tout ce qui est réparable - des milliers de fois pour avoir eu autant de coeur en secourant la future la pauvre bête.

Devenir « papa oiseau » du jour au lendemain n'est pas une mince affaire ! Loin de là ! Charlie commence par chercher des informations utiles sur le net, mais la toile revêt davantage d'articles pour éradiquer les pies et ses semblables, que de conseils pour les sauver. Ce ne sont pas les appels passés tour à tour à sa grand-mère et à sa mère qui vont faire avancer son enquête. Toutefois, sa mère lui conseille de demander de l'aide à son père biologique qui par le passé, s'était occupé d'un choucas qui avait fini par passer son temps sur son épaule. Les quelques souvenirs épars de ce père provisoire resurgissent et la submersion n'est pas loin…

À partir de là, le récit va osciller entre le sauvetage de la pie, alors nommée Benzene, et sa pseudo éducation ; avec les souvenirs et l'Histoire de Charlie auprès de son père biologique et de celui qu'il finira par appeler papa.

C'est très beau, c'est émouvant de voir à quel point la relation entre l'oiseau et l'humain fluctue, se développe et progresse. L'attachement est évident, presque palpable tant il est décrit avec subtilité et pudicité. Cette affection est d'autant plus touchante que la complexité à satisfaire Benzene n'est pas de tout repos. Sans parler du temps infini qu'il est indispensable de lui consacrer. Enfin, et pas des moindres, les conséquences pratiques de laisser un oiseau en liberté dans son logement en feraient paniquer plus d'un. On retrouve en effet ses défécations un peu partout, des réserves de nourriture cachées dans les endroits les plus improbables et parfois trouvés longtemps après leur dissimulation.

Malgré ce nouveau travail à plein temps, Charlie n'a de cesse de tracer un parallèle avec son père biologique, en se retrouvant lui aussi avec un corvidé sur le dos. Il tente d'échapper à ses pensées et de ne surtout pas se remémorer l'état misérable dans lequel il se trouvait à chaque nouvel abandon paternel…

Puis vient le jour où Benzene est en état de voler et de retrouver sa liberté dans la nature. Comment se passer de cet animal devenu un membre de la famille, qui vient se blottir contre lui pour s'endormir, qui cache de la nourriture dans ses cheveux et qui joue même avec lui…?

Charlie a trois situations urgentes à régler dorénavant. Tout d'abord, sa vie avec Yana et le mariage qu'ils avaient prévu ; ensuite, l'aura de son père biologique qui plane au-dessus de lui telle une épée de Damoclès aux issues incertaines ; et enfin, sa situation avec Benzene qu'il ne peut pas garder enfermée à vie dans son logement.

Premières plumes est un récit véritablement incroyable ! La vision du monde d'un humain est totalement perturbée par l'arrivée d'un volatile dans sa vie. C'est une des plus belles relations qu'il m'ait été donné de découvrir. Je n'oublierai pas l'adorable Benzene de sitôt…
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}