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Critique de Syl


A l'évocation du kilt, dans un premier temps, l'auteur parle en images ; jupe pour homme, hautes chaussettes de laine, tissus écossais.
Et vous ? En ce qui me concerne, ça ravive une curiosité plus espiègle. Une question à laquelle elle répond dans un chapitre intitulé « Et sous le kilt ? » : « La tradition précise qu'il est exclu de porter quoi que ce soit sous le kilt. »… (D'accord !…)

« Que porte un Écossais sous son kilt ?
… Sa fierté d'Écossais ! »

De la collection « Bibliothèque du costume » des éditions du Rouergue, ce livre nous rapporte une part historique, anecdotique et technique, du kilt et du tartan.

Le kilt est le vêtement traditionnel des Highlanders (Écossais des Hautes Terres), mais on peut le retrouver également en Irlande, au pays de Galles, en Bretagne, en Normandie… Imposé à la fin du XVIIIe siècle comme symbole identitaire, son origine, très ancienne, serait soit scandinave, soit danoise. Les Pictes portaient une tunique grossière en lin, une couverture drapée comme une toge à la façon des Romains et des Grecs, une ceinture et une fibule. Suite à la bataille de Culloden en 1746, les Anglais imposent un autre style vestimentaire, mais en 1782, l'abrogation est levée et les clans revendiquent leurs couleurs. Au XIXe siècle, la classe aristocratique, au contraire des classes ouvrières et paysannes, s'enthousiasme pour cette « jupe » représentative de la culture celtique et la remet à l'honneur.
Il est important de souligner que ce n'est pas une simple « jupe plissée » ! Tout est calculé dans un savoir-faire ancestral, aussi bien le métrage (entre 7 et 8 mètres) du tissu que son poids et sa qualité. Seul l'homme porte le kilt. La femme peut éventuellement le porter, mais sans le sporran (petite sacoche).

Des tartans aux couleurs bigarrées, aux lignes entrecroisées, et des clans ; avant, les teintes se faisaient avec des végétaux (racines, lichen, feuilles) et des minéraux (fer, alun, cuivre), quant à la technique du tissage, elle est très spécifique (« Un fil de couleur passe sous deux autres fils d'une autre couleur, puis sur deux fil d'une autre couleur, etc… »). Les gammes infinies définissent les appartenances aux clans (Bruce, Buchanan, Douglas, Farguharson… Les Stewart ont un tartan rouge, vert, sur fond blanc, avec des filets noirs et rouges).
En France, au XIXe siècle, cette étoffe nouvelle, originale, à la connotation romantique, connaît un bel engouement. Après quelques réticences, L'Almanach des Modes et le Journal des Dames flattent ce style et on retrouve des tissus dits « écossais » partout… « On veut de l'écossais partout, sur le col, en sautoir, sur les épaules, la poitrine et le dos, en écharpe, sur la tête, en turbans, en chiffons, en chapeau demi-habillés, enfin en robes et en manteaux… » .

De nos jours en plus du Highland Games où l'on peut admirer une multitude de kilts, il y a le 6 avril, le Tarta Day. Cette fête célèbre « les liens historiques entre l'Écosse et les descendants d'émigrés Écossais en Amérique du Nord », à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration d'Arbroath (guerres d'indépendance). L'enthousiasme pour cette fête est si forte, qu'en Amérique elle dure une semaine ; c'est la Tarta Week !
Dans la dernière partie du livre, l'auteur place le tartan dans la vie quotidienne. Étoffe et vêtement sont toujours à la mode. Les créateurs ont su les sublimer, les adapter et les transformer même s'il est surprenant de voir un kilt aux motifs fleuris ou un kilt en plastique.

Kilts et tartans est un ouvrage qui donne assurément l'envie de partir… et de rencontrer quelques spécimens… Un excellent livre bien documenté et bien illustré !!!
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