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Critique de Luniver


J'aime beaucoup la physique. Être capable de comprendre le fonctionnement du monde, pouvoir affirmer l'existence d'objets que personne n'a jamais vus et les trouver exactement là où on l'avait prédit, je trouve ça formidable. Mais malgré tous mes efforts, la physique ne m'a jamais rendu cet amour.

Pendant les cours, on m'a d'abord conseillé de me fier à mon intuition pour anticiper les résultats : mais voilà, à chaque fois que j'intuitionnais qu'un objet allait partir à gauche, il partait à droite, et si j'estimais qu'il allait chauffer, il se refroidissait obstinément. J'ai tenté de me réfugier dans les mathématiques pures. À défaut de comprendre, prédire ce n'est déjà pas si mal. Mais mes mises en équation souffraient des mêmes défauts. Quoi que je fasse, mes boules de billard partaient à la verticale au moindre choc, et mes systèmes électriques se transformaient tous en générateurs d'énergie infinie. Toutes mes copies d'examen comportaient quelques mots d'excuse disant que j'avais bien conscience que mes résultats n'avaient aucun sens, mais que j'avais quand même voulu essayer de résoudre l'exercice. Je ne sais pas si ça mettait un peu de baume au coeur des correcteurs, mais ça ne les empêchait pas de me mettre la note la plus basse à chaque fois. Mon dernier espoir de comprendre ce domaine vient donc des livres de vulgarisation.

Cette fois-ci, j'ai décidé de m'attaquer à la mécanique quantique, domaine qui fêtera bientôt son siècle d'existence et qui reste pourtant largement méconnu du grand public. Et puisqu'on m'a déjà parlé un peu d'ordinateur quantique et de cryptologie quantique, j'avais bien envie de voir ce qui se cachait derrière tout ça.

L'auteur s'attaque dans cet essai au jeu de Bell. Je ne vais pas essayer de le décrire en détail ; sachez juste que le jeu met en scène une paire de particules, auxquelles on fait subir des choses pas très catholiques. Si elles ne peuvent pas communiquer, on ne peut pas obtenir un score supérieur à 3 à ce jeu (4 étant le maximum absolu). Or on peut trouver des particules, qui ne communiquent visiblement pas, qui donnent un score strictement supérieur à 3 au jeu de Bell, ce qui pose pas mal de questions.

La solution proposée dans cet essai est la non-localité : la même information est présente simultanément à deux endroits différents. Ou, dis plus joliment par l'auteur, « Si l'on touche l'un des deux objets, tous les deux tressaillent. » L'auteur nous décrit les expériences qui confirment cette vision du monde, et que cette théorie ne remet pas en cause les principes fondamentaux de la physique (la communication instantanée n'est pas possible par exemple).

La structure de l'essai ne me convient pas vraiment. L'auteur part d'abord d'analogies (des épiceries et des menus, puis des boîtes et des programmes) avant de mentionner en toute fin ce qu'on mesure réellement sur les particules. En ce qui me concerne, seule la dernière partie m'a permis de comprendre le sujet, les deux analogies m'ont juste plongé dans la confusion la plus totale. Il m'a fallu également beaucoup de temps pour assimiler que la question à laquelle répondait l'auteur n'était pas « comment gagner au jeu de Bell ? » mais « Ces deux boîtes permettent de gagner au jeu de Bell, comment est-ce possible ? »

Enfin, dernier point, l'auteur présente la non-localité comme un fait universellement accepté aujourd'hui parmi les physiciens, or en fouillant un peu à la recherche d'informations, il me paraît que ce n'est pas exactement le cas, les théories concurrentes (multivers, variables cachées, …) ont toujours leurs partisans.

Bref, la compréhension de la mécanique quantique, ce n'est pas pour aujourd'hui… Je peux toujours me consoler en me disant qu'à sa naissance, les plus grands physiciens de l'époque ont eu beaucoup de mal à l'accepter aussi !
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