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Critique de marielabrousse1


Pourquoi me suis-je lancée dans cette brique de 800 pages, moi qui ne suis pas friande des récits post-apocalyptiques et qui ne peux plus voir en peinture les quêtes initiatiques? Je ne sais plus exactement. Peut-être parce que je cherchais à sortir un peu de la science-fiction occidentale, et que ce roman russe de 2002 est déjà quasi-considéré comme un classique de la SF.

2033 : voilà vingt ans qu'une guerre nucléaire a ravagé la terre et que les survivant.es de Moscou ont trouvé refuge dans le métro, qu'iels n'ont presque pas quitté depuis lors. Artyom, qui n'était qu'un enfant lors du cataclysme, ne connaît pour tout horizon que la station où il a grandi. Mais une nouvelle menace, qui met en péril tout le métro, va le conduire dans une mission éperdue.

On comprend assez rapidement que l'intrigue principale est surtout un prétexte pour nous faire visiter le métro et ses dangers, découvrir les différentes microsociétés qui perdurent du mieux qu'elles peuvent, et naviguer à travers les relations parfois tendues qu'elles entretiennent les unes avec les autres. À cela s'ajoute une ambiance très oppressante, notamment due au fait qu'on flirte de temps en temps avec l'horreur surnaturelle : une partie des dangers que rencontre Artyom ne trouve pas d'explication rationnelle.

L'auteur joue bien avec l'un des éléments clés des quêtes initiatiques : le fait que le héros doive continuellement se rendre du point A au point B. Ce format s'applique parfaitement au métro, avec ses correspondances d'une ligne à l'autre et ses passages condamnés à cause de divers dangers ou inimitiés politiques - bref, le protagoniste doit parfois emprunter des détours étonnants, que j'ai beaucoup aimé retracer sur la carte en début de livre (les noms russes à rallonge m'ont d'abord perdue, puis je m'y suis habituée). Aussi, il y a un véritable effort fait pour singulariser chaque station des autres au point qu'on n'en rencontre jamais deux pareilles.

Somme toute, si vous vous lancez dans ce roman, faites-le plutôt pour le fond de philosophie politique et l'ambiance angoissante que pour les personnages et l'action (sur ce dernier point, peut-être que le jeu vidéo dérivé répond plus à cette attente).

C'est une lecture que je n'ai pas trouvée sans défauts : le protagoniste est un Élu tout ce qu'il y a de plus classique et insignifiant, les 800 pages tendent à un peu trop étirer l'ambiance anxiogène, et l'absence presque totale de personnages féminins fait tiquer. Jusqu'aux dernières pages, mon ressenti s'approchait plutôt de trois étoiles que de quatre.

Et puis il y a eu cette fin.

Cette fin qui torpille tout ce qui m'énerve habituellement dans les quêtes initiatiques. Cette fin qui nous fait comprendre où l'auteur veut réellement en venir et nous fait considérer le reste d'un oeil nouveau. Cette fin qui a fait de cette lecture un souvenir impérissable, et non pas juste une expérience intéressante mais éphémère que j'aurais oublié après quelques semaines.

C'est à cause de cette fin que j'ai décidé de rester un peu plus longtemps dans le métro moscovite et que j'ai fini par me lancer dans les suites. Bon, celles-ci m'ont moins plu, mais c'est une autre histoire.
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