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Critique de thedoc


Simon, fils d’un épicier tyrannique et d’une mère affectueuse mais effacée, n’a pas douze ans quand cet été là la Monette lui ouvre sa porte. La Monette, trente de plus que le garçon, voit passer beaucoup d’hommes dans sa vie. Femme infidèle, provocante et gourmande de mâles, elle va initier Simon à ses jeux d’adultes. Il faut dire aussi que le jeune garçon est attiré par cette femme langoureuse prête à lui révéler tous les mystères féminins. Précocement pubère, le sexe opposé l’attire beaucoup et ce n’est pas sa petite copine Pauline qui pourra satisfaire ses fantasmes. Alors quand la Monette lui ouvre son lit, Simon s’y engouffre. Mais la Monette est une ogresse, une dévoreuse d’hommes. Elle consomme puis jette. Après l’insouciance de son monde d’enfant, Simon va découvrir toute la perversité et la cruauté des adultes.

A travers une écriture poétique et légère, Guy Goffette nous présente un conte très noir, l’histoire tendre et cruelle d’une éducation sentimentale rustre. La Monette, à n’en pas douter, est de ces femmes insatiables pour qui le plaisir de la chair fait oublier tous ses longs moments de solitude. Les mâles sont ses mets préférés, et peu importe leur âge. Simon vient lui aussi assouvir ses propres envies, mais des envies de gamins qui ressentent les premiers émois de la chair. S’il rêvait d’une initiation en douceur, il découvre avec la Monette une relation perverse et cruelle, sans affection. Car au final, c’est de bien de cela qu’il s’agit pour le jeune garçon, de sentiments. Simon, malgré les attraits et les rebuffades qui le plongent dans l’incompréhension et la honte, persiste à voir en la Monette une femme aimante. Bien mal lui en a pris : à se frotter aux jeux des plus grands, c’est rempli de colère et de dégoût que Simon entre dans le monde des adultes.

Le sujet peut déranger mais l’auteur ne tombe jamais dans le scabreux et le voyeurisme. Au contraire, Guy Goffette offre ici un beau roman initiatique et autobiographique – au récit certes très noir – sur le passage trop rapide de l’enfance au monde des adultes.
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