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Critique de nilebeh


« Lithium » est le récit alterné de deux expériences, celle de « Il » et celle de « Elle ». Au-delà de l'agacement qu'on éprouver à ce petit artifice pas très utile, on va s'intéresser, à travers ces deux personnages, au petit monde parisien des trentenaires ou à peine, qui travaillent, se cherchent, vivent des histoires d'amour entre Facebook, l'e-phone et les « apéritifs » improvisés où l'on s'enivre sans trop de joie, finissant affalé sur un canapé avant le dernier joint pour s'en remettre ; Les « amis » sont là, les vrais, ceux à qui on est fidèles depuis les teens, sans trop savoir si on est fidèle à un garçon ou une fille ou plutôt à une époque révolue ; et puis les autres, rameutés par on ne sait qui, les propos d'une étonnante stupidité s'échangent, on danse un peu, on s'isole dans un coin, on termine la soirée au petit jour, totalement hébété, prêt pourtant à reprendre le travail comme si on avait dormi. Les week-end sont pires encore, tournoiement entre bars branchés, clubs privés, soirées chez des inconnus qu'on suit sans trop savoir pourquoi, dans les quartiers chics ou branchés de la capitale.
Tout cela serait bien désolant s'il n'y avait des morceaux de bravoure bien troussés par l'auteur, tels les activités ahurissantes de cynisme de ces jeunes (dont « il ») avec attaché-case qui ont pour mission de faire du fric en harcelant littéralement les vieux (le profil idéal : vieux, con et faible) et leur extorquer des promesses signées de pose de fenêtres ou de portes, des travaux totalement inutiles et hors de prix. le summum est atteint quand un employé de cette plate-forme raconte qu'il vend régulièrement le même produit, porte, fenêtre, double-vitrage, à une vieille femme atteinte d'Alzheimer !
A côté de cela, nous avons «elle » qui doit alimenter en bonnes « vannes » l'émission supposée drôle d'un animateur radio un peu raté (mais à qui pense-t-on ? D'autant que « Touche pas à mon poste » est citée nommément) jusqu'au jour où, consciente d'être exploitée pour un travail sans intérêt, elle donne sa démission dans un claquement de porte virtuel (pas de porte dans ce studio) et achète un billet pour l'Australie.
Mais le destin s'amuse à faire se rencontrer à plusieurs reprises le vendeur de fenêtres par téléphone, ce « il » qui vit une rupture humiliante et la jeune rebelle radiophonique.
Que va-t-il en découler ? Comme autrefois à la radio, vous le saurez demain etc. (ou pas!)

Ce premier roman révèle un regard aigu et sans compassion pour cette société de jeunes adultes, plus vraiment des ados mais qui sortent difficilement de l'adolescence, pas encore tout-à-fait des adultes raisonnables et responsables , légers comme des bulles de champagne, eux qui préfèrent largement les alcools forts.
Même si on n'a pas un intérêt marqué pour cette génération qui peine entre virtuel et réel, on prend plaisir à lire ce lire écrit d'une plume légère et acidulée.
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