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Critique de BazaR


Bonjour les Babélionautes ! Noon, vous ne vous êtes pas trompé de chaine ; je n'ai pas embauché les deidamie (si vous ne la connaissez pas, allez voir leurs billets). Je fais de l'imitation pour vous parler d'une nouvelle…

« DING, DONG ! IL FAUDRAIT PRENDRE TES CACHETS ! ET N'OUBLIE PAS QUE LES CACHETS ‘ÇAVAMIEUX' ONT LE MEILLEUR DES GOÛTS ! »

Oups ! Désolé, c'est mon pilulier connecté qui se manifeste. Il est sponsorisé. Je l'éteins, voilà !
Donc je vous présente la nouvelle Audience Captive, d'une auteure qui n'a publié… que ça. Ann Warren Griffith a fait beaucoup de choses dans sa vie, mais en termes de fiction, c'est le seul écrit. Et un excellent écrit qui plus est.

« ALLEZ MON GARS ! TU AS PASSÉ TA JOURNÉE DEVANT L'ORDINATEUR. METS TES BASKETS ‘VIFARGENTFLASH' AUX PIEDS ET FILE COURIR ! T'EN AS BESOIN ! »

Mince, encore désolé ! Ce sont mes baskets connectés qui me rappellent à l'ordre. Au retour j'aurai droit à une proposition d'achat d'une nouvelle paire, à tous les coups. Bon, je termine déjà ce billet.
Eh bien la nouvelle de Griffith évoque justement les abus de la publicité. On est dans les années cinquante. On s'y croirait vraiment ; je m'imaginais regarder un épisode de Mad Men. L'auteure évoque une compagnie de publicité qui a conçu un système proche du Wi-Fi pour faire diffuser des pubs par tous les objets que le client a achetés. Cette compagnie s'est même arrangée pour qu'il soit illégal de ne pas écouter ces pubs, et même de se doter de bouchons d'oreilles.
Je vous laisse imaginer l'enfer domestique que vit la « desperate houwive »…

« EH C'EST L'HEURE DE SOUPER ! ÇA TE DIRAIT UNE BONNE SALADE LÉGÈRE ‘LAITUECROUTON ‘ ? ALLEZ, SI TU VEUX TU PEUX MANGER UN PEU DE CAMEMBERT ‘BONLAITCRU' »

Et merdouille ! C'est la pub du frigo connecté maintenant ! Je ne vais pas éteindre le frigo, quand même !
En fait la maîtresse de maison est l'épouse d'un ponte de la compagnie, encore plus brillant que le mari de la Sorcière bien aimée. Et tout le monde apprécie les pubs dans la famille, même si c'est exigeant car on ne s'entend plus penser.
Tout le monde ? Pas tout à fait, une résiste encore et toujours…

« TU AS PENSÉ À ACHETER UN NOUVEL OREILLER ‘GRODODO' ? OUI ? TU VAS DORMIR COMME UN BÉBÉ »

Rââââ ! C'est ma lingerie de lit maintenant ! Fichez-moi la paix.
Bref Ann Warren Griffith décrit parfaitement une situation qui, en qualité de dystopie, m'apparaît plus pénible qu'une apocalypse nucléaire. Bien sûr elle exagère la situation à l'extrême pour que cela en devienne absurde, mais c'est une bonne méthode pour lancer une alerte. La pub, on a tous affaire à cette engeance qui s'incruste partout, des boîtes aux lettre aux pages web consultées en passant par les films des grandes chaines télé. Heureusement, en France son influence a été un peu limitée. J'ai regardé quelquefois des séries en Autriche ou en Allemagne ; c'était à devenir dingue. Ils passaient même une page de pub avant le générique de fin.

« FÉLICITATIONS ! TU VIENS DE TAPER TON MILLIONIÈME MOT AVEC LE LOGICIEL ‘TAPTAPTAP' TU AS DROIT À UN CADEAU. VA VITE LE DÉCOUVRIR SUR LE SITE TAPTAPTAP.COM »

J'en peux plus ! Sauvez-moi !!!

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