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Critique de MaggyM


Fin du 18e siècle, Lavinia, petite orpheline irlandaise, est achetée par un planteur de tabac et intègre la domesticité de la « Grande Maison ». Elle apprendra la vie au milieu des esclaves auxquels elle s'identifie. Pourtant, en tant que blanche, son destin n'est pas supposé suivre la même voie que sa famille de coeur.

C'est assez inédit de plonger dans ce monde à travers une jeune fille blanche qui partage en partie la condition des esclaves à qui son éducation a été déléguée. L'autrice nous racontera une bonne vingtaine d'années au sein d'un domaine de Virginie grâce à deux voix : celle de Lavinia et celle de Belle, une esclave métis fruit des amours du maître des lieux avec une esclave. Ce procédé est intéressant car cela nous permet de poser deux points de vue sur certains événements. Parce que même si Lavinia est elle-même propriété du Capitaine, en tant que blanche, elle accède à certains privilèges inconnus de ses condisciples.
Grâce à ce roman choral, l'autrice dépeint assez minutieusement la vie côté pile dans les exploitations du sud des Etats-Unis, un peu après la guerre d'indépendance (la Virginie étant le premier état à avoir repris son indépendance une vingtaine d'années avant le début du roman). Il faut dire qu'elle explique en fin d'ouvrage s'être particulièrement bien documentée après avoir elle-même acheté un domaine en Virginie et avoir fait des recherches pour savoir ce qui s'y était déroulé.

Les personnages sont vite attachants et assez réalistes. En effet, le personnage de Lavinia gardera une certaine naïveté pendant longtemps et mettra de nombreuses années à comprendre les dessous sordides des relations entre les esclaves et leurs maîtres. Ceci induit que l'alternance des chapitres entre Belle et Lavinia contrebalancera toujours la joie de vivre d'une petite fille, qui grandira dans l'optimisme pour l'avenir, et une certaine désespérance réaliste au sein de la domesticité.

L'autrice parvient également à nous tenir en haleine quant au destin des tous les personnages jusqu'au bout de la lecture de ce roman aussi instructif qu'émouvant ; un bel éloge également à l'amitié au-delà de la couleur de peau et des conditions de vie.
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