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Critique de dogasquet


Un titre attractif : Biogate – pour en finir avec l'utopie du Bio.
Le sujet est sensible, vaste et les opinions bien diversifiées et opposées. Je me réjouissais à l'avance d'un thème bien traité, bien argumenté, bien documenté.

L'auteur est exploitant, homme d'affaires et très fier d'avoir fait reculer le désert en Libye, avec la bénédiction de Kadhafi, ainsi que dans d'autres états du Moyen-Orient.
En fait, les deux tiers de l'ouvrage sont consacrés à ses réalisations qu'il détaille en long, en large et en travers, avec beaucoup d'emphases et de détails. Celles, au niveau des régions désertiques, et celles qu'il produit en France.
Un crédo essentiel : diminuer les engrais et phytosanitaires sur ses terres. Mes voisins, exploitants agricoles, le pratiquent également depuis de nombreuses années....
Il explique ses succès en matière de « carotte des sables des Landes ». Grâce à son expérience, son sens de l'innovation, il a mis sur le marché « un produit star, dépourvu de tout résidu de pesticides. » La démonstration se poursuit : « l'essentiel est de nourrir et protéger la plante de façon suffisamment rationnelle, « raisonnée » pour qu'elle élimine toutes traces de pesticides. »
« Mon éthique et le respect du consommateur n'étaient en rien éloignés de ceux affichés par les producteurs bio de l'époque, et nos résultats tout à fait similaires. »

Pour l'instant, rien de bien nouveau sous le soleil paysan et nous sommes loin du sujet annoncé… Par contre, j'ai bien compris que l'agriculture traditionnelle, appelée maintenant « raisonnée » est une solution intelligente, voire idéale.

J'attends donc avec impatience la seconde partie du docu. Sans doute, l'auteur a-t-il jugé utile de démontrer son expérience en agriculture « raisonnée » pour expliquer les limites du Bio et les réserves qu'il serait peut-être utile de faire.
Encore déçue : beaucoup d'affirmations, sans chiffrages, sans appui scientifique. Par exemple, « l'agriculture bio relève d'une science inexacte, modulable à souhait, qui pour aider la production et répondre au marché, n'hésite pas tantôt à promouvoir l'utilisation de produits naturels, tantôt à homologuer certains produits chimiques et chimiques de synthèse. » Comme la bouillie bordelaise : « c'est l'exemple type du produit chimique de synthèse estampillé bio. » Pour l'auteur, il y a donc tromperie sur la marchandise mais ses condamnations péremptoires manquent de preuves scientifiques.
Il rapporte aussi l'épisode des produits au sésame contaminés par un pesticide interdit, l'oxyde d'éthylène, en novembre 2020. Les distributeurs proposant du bio ont donc dû le retirer de leurs rayons et… Horreur, malheur, la chaîne Naturalia ne l'a pas fait.
Et oui ! Les consommateurs le savent bien, et depuis des lustres, il n'y a pas que des vertueux et cela concerne tous les secteurs d'activité.

Bon, encore une fois, on n'apprend rien et les diatribes de l'auteur contre le Bio sont gratuites et inutiles : « les beaux esprits prompts à prendre la défense du commerce équitable pourront s'en émouvoir : ce n'est pas le bio qui va sauver la planète. »
D'autant plus que si commerce équitable et Bio sont souvent associés du point de vue éthique, ils ne concernent pas les mêmes sujets : pour le bio, il s'agit de normes en méthodes agricoles tandis que le commerce équitable fixe des normes relatives au commerce et au travail avec des personnes.
A ce moment de la pseudo démonstration, il y a même confusion entre deux notions proches mais pas similaires.

En conclusion, un plaidoyer pour l'agriculture « raisonnée » et une absence totale d'argumentation sur l'objectif poursuivi : pour en finir avec l'utopie du bio.

Merci à Masse Critique de Babélio de m'avoir fait parvenir cet ouvrage.




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