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Critique de Ziliz


Ziliz
14 septembre 2015
Des jeunes filles se sont volatilisées. Dénominateurs communs : anorexie sévère et hospitalisation de la dernière chance à la clinique de la Grande-Sauve dans les Alpes.
Après sa traque du monstre énucléa-tueur Caïn (cf. 'A la vue, à la mort'), Eric Lanester repart sur cette affaire bien compliquée, sans corps. Cap sur Chamonix, enquête dans le centre qui accueillait ces adolescentes, et auprès des parents des disparues.

Vu comme ça, le scénario ressemble à celui de dizaines d'autres polars : disparition donc fugue ou enlèvement ? séquestration et/ou meurtre ?
L'équipe de flics est ultra-classique : à quarante-trois ans, Lanester a toujours foiré sa vie amoureuse, sa dernière affaire l'a traumatisé, il était déjà bien amoché par une enfance difficile, il se traîne aussi un frère souffrant de graves troubles du comportement. Il gère tant bien que mal dans son équipe un petit nouveau dont l'estomac se retourne facilement, une nympho-cougar experte en informatique, et aussi un collaborateur dépressif et une collègue susceptible qui s'entendent comme chien et chat. Lanester doit en outre se soumettre à l'autorité d'un drôle de gugusse dont la perfection apparente le fait se sentir minable. Ça fait beaucoup pour ce petit bonhomme fragile qui trouve heureusement une écoute et un soutien précieux auprès de sa psy.
Au-delà de ces clichés, ces personnages et leurs échanges sont présentés de manière subtile et convaincante, avec une bonne dose d'humour, ce qui est bienvenu quand les thématiques abordées sont graves.

Ce n'est pas l'enquête policière qui m'a captivée dans ce roman, même si elle est bien construite et réserve des surprises. L'intrigue est prétexte à évoquer la maladie mentale chez l'adolescent (anorexie, transposable à d'autres troubles), ses répercussions sur les proches - parents, frères et soeurs -, les soins proposés, le sentiment d'impuissance des adultes (soignants et famille) qui essaient de soulager cette souffrance, leur épuisement, leur sentiment de culpabilité...
C'est passionnant, bouleversant et effrayant, a fortiori si l'on a été confronté à ce genre de détresse qui semble sans issue.
Je retiens cette phrase : « Je ne te promets pas la guérison, ni même que tu arrêteras de souffrir un jour, mais je crois que tu peux encore te reconstruire et que ceux qui t'aiment seront là. » (p. 390)
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