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Critique de belette2911


Cela faisait 8 ans que ce roman prenait la poussière dans mes étagères… Dire que je voulais le lire assez vite ! Je dois avoir plus de retard que toutes les administrations réunies, moi.

8 ans, c'est la durée du conflit en Indochine qui a commencé en 1946 et s'est terminé en 1954. Puisque je suis inculte sur le sujet, ce roman noir allait m'en apprendre un peu plus.

Le roman est court, ramassé, va directement à l'essentiel. Pas de blablas, pas de tracas, sauf pour les soldats.

Pour les détails sur cette guerre, je demanderai à Wiki, mais pour les personnages, l'auteur les a réussis avec peu de détails.

Si vous pensez à la rivalité entre tireurs d'élite comme dans le film (et le roman) Stalingrad, oubliez !

Le récit ne se dirigera pas vers ce genre de scénario, mais il n'oubliera pas de le sublimer, mettant en scène deux hommes que tout oppose, mais que tout uni aussi, réussissant à sublimer le tireur d'élite bossant pour les Viet Mihn.

Pas de manichéisme entre les bons et les méchants, plutôt une sorte de parallèle entre l'occupation allemande, que les Français venaient de subir (nous sommes en 1946), glorifiant les libérateurs et crachant sur les occupateurs (ben oui, le mot existe) et celle que les Français faisaient en Indochine. On ne manque jamais de culot…

Pensant que le roman allait tourner autour d'un duel entre deux tireurs d'élite, j'en ai été pour mes frais, parce qu'il ne se dirige pas là où on l'attend, mais dans une tout autre direction, ce qui est bien vu.

L'auteur met en scène des légionnaires, où les nationalités se mélangent, où le soldat français reçoit des ordres d'un ancien de l'armée allemande, parce que dans la légion, la nationalité s'efface, on ne se bat pas pour un pays, mais pour la légion.

Il n'oublie pas de parler des Vietnamiens, de ceux qui ont collaboré (et furent abandonnés ensuite) et de ceux qui ont résisté, sans oublier d'égratigner l'armée française qui ne voulait pas changer de manière de faire la guerre, alors qu'en face, les Viet Mihn pratiquaient la guérilla.

Anybref, voilà un très bon petit roman noir consacré à la guerre d'Indochine, mettant en scène des personnages sans manichéisme, n'oubliant pas de parler du peuple colonisé, sans jamais sombrer dans le pathos ou de donneur de leçons.

Un roman noir avec une petite histoire dans la grande, un récit sombre, oppressant, moite (nous sommes dans la jungle), qui ne juge jamais et qui m'a emporté sur un autre continent, à une époque que je n'ai pas connue (hé, je suis jeune !).

Sans être éclairée sur ce conflit, j'en ai au moins appris un peu plus lors de ma lecture de ce roman noir qui nous plonge dans une guerre méconnue. Il lui aura juste manqué les émotions brutes pour décrocher le Saint-Graal des coups de coeur de l'année.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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