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Critique de Ana_Kronik
Je me suis souvent demandé ce qui pousse tant de photographes à prendre pour objet/sujet le corps humain, qu'il soit réduit à un simple portrait, entier, nu ou habillé. Des visages sans corps, et aussi des corps sans visage.
Le livre de Jean-Paul Guichard ne prétend pas résoudre ce mystère, mais son approche originale permet de l'approcher sous un angle plutôt fécond: la représentation du corps dans l'oeuvre de Tournier. Directement, à travers ses livres, et indirectement, au travers de son activité d'éditeur photographique; non de ses propres oeuvres (Tournier l'avoue franchement, il s'est vite rendu compte qu'il n'avait aucun don de photographe) mais de celles qu'il a sélectionné.
La moitié des photos que nous prenons peut s'expliquer par nos tendances conformistes, et l'autre moitié par la psychanalyse, autrement dit, nos obsessions et tendances inconscientes. Je ne sais plus qui a écrit cela mais j'y adhère volontiers.
Ce livre est un voyage dans les obsessions de Tournier et constitue une excellente approche de ce que son oeuvre a - encore de nos jours - de subversif. C'est même parfois déprimant: Tournier considère le couple parfait comme celui des gémeaux, ou celui obtenu par clonage. Les autres ne peuvent être heureux. Pfff...
Beaucoup de thèmes sont abordés ici: le sexe - et la confusion des sexes, la maternité, le pouvoir des images et celui, prédateur, de celui/celle qui les regarde. J'y ai aussi trouvé cette remarque de Tournier: faut-il écrire sur les oeuvres d'art? "Aucune image n'appelle plus impérieusement le discours. Une photo sans légende ne se conçoit pas. Légende, mot admirable qui vient du latin légenda, chose qui doit être lue. [...] c'est aussi l'explication qui accompagne et éclaire une quelconque image. Explication et émerveillement." Tout amateur de photographie sait que le discours dominant va à l'opposé, qu'une image pour être forte doit pouvoir se passer de texte.
À la recherche du sublime: ce livre exigeant mais néanmoins très accessible nous permet d'entrevoir ce que nous cherchons à découvrir de l'intérieur des individus dont nous ne photographions que l'extérieur.
Le livre de Jean-Paul Guichard ne prétend pas résoudre ce mystère, mais son approche originale permet de l'approcher sous un angle plutôt fécond: la représentation du corps dans l'oeuvre de Tournier. Directement, à travers ses livres, et indirectement, au travers de son activité d'éditeur photographique; non de ses propres oeuvres (Tournier l'avoue franchement, il s'est vite rendu compte qu'il n'avait aucun don de photographe) mais de celles qu'il a sélectionné.
La moitié des photos que nous prenons peut s'expliquer par nos tendances conformistes, et l'autre moitié par la psychanalyse, autrement dit, nos obsessions et tendances inconscientes. Je ne sais plus qui a écrit cela mais j'y adhère volontiers.
Ce livre est un voyage dans les obsessions de Tournier et constitue une excellente approche de ce que son oeuvre a - encore de nos jours - de subversif. C'est même parfois déprimant: Tournier considère le couple parfait comme celui des gémeaux, ou celui obtenu par clonage. Les autres ne peuvent être heureux. Pfff...
Beaucoup de thèmes sont abordés ici: le sexe - et la confusion des sexes, la maternité, le pouvoir des images et celui, prédateur, de celui/celle qui les regarde. J'y ai aussi trouvé cette remarque de Tournier: faut-il écrire sur les oeuvres d'art? "Aucune image n'appelle plus impérieusement le discours. Une photo sans légende ne se conçoit pas. Légende, mot admirable qui vient du latin légenda, chose qui doit être lue. [...] c'est aussi l'explication qui accompagne et éclaire une quelconque image. Explication et émerveillement." Tout amateur de photographie sait que le discours dominant va à l'opposé, qu'une image pour être forte doit pouvoir se passer de texte.
À la recherche du sublime: ce livre exigeant mais néanmoins très accessible nous permet d'entrevoir ce que nous cherchons à découvrir de l'intérieur des individus dont nous ne photographions que l'extérieur.
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