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Critique de AlexandrePage


Borderline niveau – 2 est le premier tome d'une saga qui grandit vite, et si j'ignore encore où elle va, force est de constater qu'elle commence pour le mieux. Ce qui retient d'abord l'attention c'est la qualité d'écriture. Peu de coquilles, un style à la fois cash et poétique qui m'a rappelé le Renaud de la grande époque. Il y a un ton, une personnalité, et alors que l'autrice aurait pu être facilement tentée de céder au trash ou au glauque, et bien elle évite ce piège et il en ressort une oeuvre finalement rageuse et mélancolique.
Le récit est fluide malgré des ruptures qui auraient pu aisément perdre le lecteur. Cette fluidité tient bien sûr au fait que l'on ne perd jamais le héros de vue, ce qui a le mérite de bien clarifier la narration mais également de donner une vraie consistance au protagoniste principal. Il en ressort un personnage typé, solide, qui malgré ses errances physiques ou mentales sait retenir l'attention et ne pas être l'antihéros badass un peu cliché que l'on aurait pu craindre. A noter que globalement tous les personnages ont vraiment du relief, et évitent plutôt très bien l'écueil des clichés. Pourtant c'était pas gagné !

L'histoire en elle-même tient tout entière dans les faits et gestes du héros et de sa relation avec sa soeur. L'ouvrage traverse les genres avec une étonnante facilité (on peut tantôt être dans La Forêt d'émeraude, tantôt dans un film réaliste ambiance suburbs londoniens). C'est rythmé et introspectif à la fois, tout cela nourri bien sûr par le style véloce de l'écriture. Il y a de la narration, des dialogues dans un juste équilibre, même si à mon sens on perd un peu, dans le creux du livre, du travail solide sur l'atmosphère et le décor qui apparaît au début de l'ouvrage. Cela étant, Borderline se laisse lire avec un plaisir certain, à condition d'accepter le ton un peu cru ou vulgaire qui transparaît mais toujours de manière justifiée, et jamais de façon forcée. Il y a ce côté « bagout de la rue » à la Renaud, et l'autrice respecte ses personnages.

En conclusion, je dirai que cette saga commence de belle manière et en dépit de son caractère initiateur, ce livre ne laisse pas transparaître les errances communes des premiers romans. On sent que l'autrice sait où elle veut aller, que c'est bâti, qu'elle a un propos, et il en ressort un volume consistant qui fait honneur à l'autoédition.
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