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Critique de Lsky


Je ne sais pas trop ce que je viens de lire, alors, je ne sais pas par où commencer. Peut-être par le côté fantastique de la chose : tant fantastique que certaines nouvelles nous font découvrir comment c'est de "vivre à l'intérieur d'une vache" ; le commerce des puces de langues (qui aspire votre langue de toute vie mais dont vous ne pouvez plus vous passer, un syndrome de Stockholm se développe avec ce parasite) ; ou encore une bête non identifiée visqueuse et duveteuse que vous trouvez installée de bon matin dans votre vagin...
De la portée symbolique de toutes ces choses, je n'ai rien saisie. J'ai lu, j'ai vu les personnages aux emprises avec ces éléments, ces évènements, chercher des réponses ou tout simplement chercher à apprendre à vivre avec. Mais je n'ai rien compris.

D'autres nouvelles sont plus proches de l'onirisme, des déserts, de l'errance, des terrains vagues... Un onirisme complètement cauchemardesque. Plusieurs nouvelles parlent des femmes, de féminisme - ça j'ai pu identifier ! - des violences sexuelles, domestiques, de l'émancipation. Mais les nouvelles restent viscéralement enlisées dans une purée de pois, un flou dont rien ne sort. On est plongé dans des métaphores totalement inatteignables, insaisissables.

Mais je suis à peu près certaine que c'est fait exprès, car, dans l'incompréhension totale, ces nouvelles cauchemardesques - et pour la plupart incompréhensibles - qui s'enchaines sont toutes des poésies en prose. C'est ça, finalement, qui permet de continuer la lecture (sans toutefois maintenir l'attention à son apogée) : c'est que c'est beau. Les mots s'enchainent, des perles sur un fil. Les scènes sont souvent dures, crues, ou tout à fait inquiétantes, la peur est diffuse, instillée dans ces pages de poésies étranges qui ouvrent sur un univers insaisissable qui ressemble pourtant au nôtre.

Autre que le féminisme, on reconnait les thématiques du colonialisme (l'autrice, professeur d'écriture à l'Université est originaire d'Afrique du Sud).
Et, finalement, la nouvelle qui m'a le plus plu n'est pas fantastique, c'est même la moins poétique. Peut-être ai-je fait preuve d'un manque de sensibilité ?
Mais je vais parler d'une très courte nouvelle, que j'ai trouvé implacablement réussie.

"Je voyage avec les morts" a pour thème le cheminement les dépouilles à travers les déserts pour les rendre à la famille ou les enterrer en terre sainte ou selon des rites spécifiques.
Ce thème m'avait déjà beaucoup plu dans le recueil Une femme chez les chasseurs de têtes de la journaliste Titaÿna. Stacy Hardy nous montre ici un la réalité bien actuelle de ce business qu'est le déplacement de corps, qui existe bel et bien aujourd'hui. Elle le fait avec moins de poétique de pour les autres textes de ce recueil mais appuie toujours sur l'étrangeté des choses, de ce métier en l'occurrence. Elle travaille le détachement caractéristique des narrateurs de ses nouvelles, noyant subrepticement sa nouvelle de détails administratifs pour en réalité parler de problèmes politiques ou de crimes de guerre.
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