Tess d'Urberville va rejoindre Belle du Seigneur dans mon panthéon personnel : je reconnais que ce sont des chefs d'oeuvre et des belles histoires d'amour... mais leurs héroïnes sont à mes yeux d'agacantes coupeuses de cheveux en quatre qui tissent leur malheur toutes seules comme des grandes à force de tergiversations et de jérémiades !
L'histoire de Tess, puisqu'il s'agit d'elle ici, est fort simple : jeune fille pauvre, bien qu'issue d'une grande famille, elle se fait piéger et mettre enceinte par un homme corrompu et fat mais riche. Elle s'enfuit, donne naissance à un bébé qui meurt très vite, puis essaie de repartir à zéro comme fille de ferme dans une laiterie. Jusque là, rien à dire.
C'est quand elle tombe amoureuse d'un gentilhomme que tout se gâte : elle hésite à lui parler de son passé, avance d'un pas, recule de deux, lui fait des mots qu'elle reprend, tout ça pour lui révéler son secret juste après leur mariage. Forcément, le gentilhomme n'est pas content et part réfléchir de son côté, lui recommandant bien de s'adresser à ses parents si elle a besoin d'argent. Mais rien n'est si simple avec Tess, qui préfère recommencer à tergiverser dans tous les sens et à se mettre dans les pires ennuis plutôt que de demander de l'aide. Et là, ça devient très énervant !
Le rendu du sentiment de culpabilité est parfait, de même que celui des hésitations et des doutes... le style ne l'est pas moins... Non plus que la critique de cette société traditionnelle qui fait porter toute la faute aux femmes même quand elles n'y sont pour rien... Ou encore la description de la vie dans les campagnes anglaises, avec des travaux rudes et souvent des espérances bien maigres... Mais rien n'y fait, Tess est bien trop agaçante pour que je lui donne 5 étoiles !
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