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Critique de evascardapelle


Una, 27 ans retrouve Ray, 55 ans. 15 ans ont passé. Elle n' a cessé de penser à lui, et grâce à une photo dans une publicité, finit par le retrouver après une longue traque infructueuse. Il lui accorde un ultime rendez-vous, contraint, dans la salle de pause de son entreprise. Un échange tendu s'instaure. Un huis-clos bouillant et pour cause : Ray à 40 ans a eu avec Uma des relations sexuelles quand elle en avait 12...

En format pièce de théâtre, David Harrower nous embarque dans une conversation particulièrement troublante. Uma exprime sa rage et sa déception, Ray, subit et résume, distant : "une relation illicite". Il a purgé six ans de prison pour cela, a changé de nom et a oublié...
Mais au fil de la conversation, les langues se délient, les corps se rapprochent et chacun exprime sa version...
L'auteur aborde le thème de la pédophilie mais envoie le lecteur sur d'autres pistes particulièrement délicates, celle de l'amour interdit, des premiers émois amoureux, et du désir de l'adulte considéré comme pervers. le lecteur est pris au piège, d'uppercut en uppercut, partagé entre l'ignominie de la chose et l'ampleur des sentiments exprimés par chacun....jusqu'au final, terrible.

Auteur de "Couteaux dans les poules", "Tuer les vieux" ou encore "Torturer les jeunes", Harrower est un homme plutôt discret dont les pièces portées sur scène remportent beaucoup de succès, auteur qui explore la tragédie de l'inconscience où l'homme perd le contrôle de sa maturité et agit par pulsion.
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