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Critique de HordeDuContrevent


Le chien qui voulait voir le Sud, un chien salvateur !

Voilà un joli roman comme savent nous offrir les auteurs et autrices japonais.e.s, un roman tendre, pétri de bons sentiments. Un livre qui se déguste d'une traite tel un petit bonbon tout doux avec à peine l'once de quelques paillettes acides en saupoudrant la surface rose. Pour moi c'est un peu trop sucré au point d'en devenir légèrement écoeurant, même si cela apporte réconfort et lumière, chaleur et légèreté.

C'est l'histoire d'un chien qui, d'après son collier, s'appelle Tamon. Un chien errant, sale et efflanqué mais qui, dès l'instant qu'il rencontre une personne sait lui montrer un regard plein de confiance, d'amour et de fierté, au point de se faire adopter aussitôt. Apparu d'abord dans la région d'Iwate après le tsunami, semblant avoir perdu son maître ou sa maitresse lors de la catastrophe, Tamon va entamer un périple qui le mènera loin dans le sud du Japon où son regard inlassablement s'oriente, aux aguets, guidé par un instinct incroyable. Il mettra cinq ans pour y arriver et durant ces cinq années, de ville en ville, il se fera adopter par différentes personnes, adoptions provisoires. Un vieillard, un malfaiteur, un jeune homme en plein questionnement, une prostituée, un passionné de course en montagne, toutes et tous touchés par la chaleur qui émane de l'animal, son empathie, son absence de jugement, son humanité pourrions-nous dire, au point de devenir pour eux leur « mamorigami », leur porte-bonheur, leur ange gardien. Un chien qui sait consoler, orienter les comportements en pénétrant dans les consciences, en sachant lire au fond des pensées et des âmes, quelle que soit la situation de la personne dans la société, bonne ou mauvaise. Un chien véritablement salvateur.

« Il posa la main sur son dos, doucement, pour ne pas le réveiller. La chaleur de l'animal passa dans sa paume. Puis gagna progressivement sa poitrine ».

Pourquoi ce chien veut-il se rendre dans le Sud ? Son maitre est-il là-bas ? Recherche-t-il sa famille, sa meute ? Dans tous les cas son destin semble inextricablement lié vers cette destination.
Chaque personne rencontrée sur son chemin constitue un chapitre avec pour fil conducteur ce rôle d'ange gardien et cette attraction mystérieuse pour le Sud. le style est simple, la poésie se joue au niveau de la communication entre le chien et les personnes qui, grâce à lui, prennent de la distance par rapport à leurs actions et leur rôle dans la société, semble se purifier. C'est l'occasion également pour chaque personnage d'évoquer des souvenirs de liens avec un chien de leur passé.

L'idée est originale, le procédé par chapitre de facture classique en revanche. Et surtout, mais cela reste mon humble avis, et je suis un peu à contre-courant par rapport aux retours enthousiastes, c'est trop pétri de bons sentiments avec ce chien incroyable qui ne juge jamais l'âme humaine, sait repérer le véritable fond de chaque personne jusqu'au sacrifice de soi. Tout au long de ma lecture, je voyais ce livre en livre graphique pour enfant. Je ressors de cette lecture le coeur léger mais sans véritable enthousiasme. Je me rends compte que la littérature japonaise me fait souvent cet effet : c'est soit un véritable coup de coeur tant je trouve le récit subtilement onirique, soit une lecture belle mais sans enthousiasme car trop sucrée. Il y a comme une ligne de démarcation en moi que j'ai du mal à expliquer. Avec ce livre, cette ligne a été franchie même si je reconnais là une lecture agréable et optimiste.


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