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Critique de kade_read


On ne peut décemment pas juger de cette oeuvre comme on jugerait une oeuvre de fiction littéraire. Ici, il s'agit d'un vécu qui se doit d'être entièrement respecté. Il s'agit d'une vocation, qui se doit d'être admirée. Je vais donc choisir, dans ce cas, de donner mes impressions et mon ressenti sur ce bouleversant témoignage.
Dès le début du livre, j'ai perçu Torey comme une personne dotée d'une grande patience et très généreuse. Elle donne beaucoup de son temps et de ses pensées à ces enfants rejetés, oubliant parfois qu'elle-même a sa propre vie. Son métier oscille entre de très bons moments et de très grandes difficultés. Car avec ces enfants, le plus petit des tracas peut faire basculer leurs repères. Mais Torey reste forte et droite. Elle cache habilement ses émotions pour ne pas les troubler. Pour les faire avancer. Mais éduquer, pour Torey, ce n'est pas que leur apprendre de nouvelles choses. Éduquer, ça passe aussi par l'amour. Et de l'amour, elle leur en donne. Comme s'ils étaient ses propres enfants. Comme une mère, elle leur parle, les câline, les rassure, mais aussi, les dispute lorsque c'est nécessaire. Torey utilise un mot très choquant pour désigner sa classe : la classe-poubelle. Poubelle, car c'est là où atterrissent les enfants dont personne ne veut s'occuper. Comme s'ils n'étaient qu'un déchet de la société, on vient les jeter ici. C'est absolument atroce comme expression.
La petite Sheila, au départ, semble être une enfant très perturbée. Très dangereuse même. Ce sont ces caractéristiques qui font que personne, avant Torey, ne s'est attardé sur elle. On ne peut pas dire que son arrivée ne cause pas de problèmes aux autres enfants. Tous avaient trouvé leur équilibre. Et puis, tout a basculé. À ce moment, on se dit c'est injuste pour les autres. Ils n'ont pas à subir ça. Et puis, on comprend que ce n'est qu'une épreuve de plus afin qu'ils arrivent un jour à s'adapter à des situations inattendues dans leurs propres vies. C'est ce qu'on peut appeler, un mal pour un bien. À force de patience, Torey apprivoisera l'enfant et apprendra qu'elle est surdouée. Un Q.I. qui dépasse l'entendement. À six ans, elle sait lire, écrire et compter sans aucune difficultés. Son vocabulaire est même très développé, si bien qu'elle connaît le terme « biens mobiliers ». C'est en réalité, un petit génie. Mais ce petit génie s'avère être plein de troubles. Des troubles dûs à son enfance malheureuse. Comment une mère peut-elle abandonner son enfant ? Comment un père peut-il le battre ? Autant de questions qui resteront toujours incomprises, car il n'y aura jamais d'explications satisfaisantes à nos yeux. 
Au bout de la lecture, on se rend compte qu'on a oublié que Sheila a kidnappé un enfant. On a oublié ses troubles. On a oublié ses petites sautes d'humeur. On ne voit plus qu'une petite fille qui demande de l'attention, qui a peur de l'abandon et qui, au fond, ne souhaite qu'une chose : être aimée. Elle est devenue, à nos yeux, une petite fille normale.
L'histoire de Sheila est un véritable crève-coeur. Comment ne pas s'émouvoir face à une petite fille, innocente, victime des erreurs de ses parents ? Comment ne pas en vouloir à ces parents ? 
J'ai lu ce livre en une journée tant il était passionnant. Pas passionnant dans le sens où l'histoire était magnifique, poétique. Non, passionnant de voir le courage que cette petite fille déployait à être encore debout après toutes les atrocités qu'elle a subit. Un exemple de courage pour nous adulte, qui parfois nous plaignons de choses absolument futiles. Elle ne se plaint pas et ne pleure pas. Elle a vite compris que les choses ne sont pas toujours comme on souhaiterait qu'elles soient. Et, elle vit avec. Elle s'adapte ! Malgré les difficultés.
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