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Critique de paulallan380


UN LIVRE ESSENTIEL. La monnaie étant LE moyen de prédilection (grâce à l'impôt inflation) par lequel les hommes de l'Etat dépouillent leurs concitoyens.
(Traduction française de l'ouvrage : ‘Pour une vraie concurrence des monnaies', Puf.).

Hayek remet en cause l'idée selon laquelle une monnaie ne peut être émise que par un monopole. Qu'il ne peut y avoir qu'une seule monnaie en circulation sur un territoire donnée. Il défend l'établissement d'une liberté monétaire et bancaire totale, qui se traduirait par l'émission concurrentielle de monnaies distinctes.
Chaque émetteur serait donc incité à gérer la quantité de sa monnaie en circulation, de manière à satisfaire au mieux les besoins du public. Un émetteur qui imprimerait de trop grandes quantités de billets verrait l'acceptabilité de sa monnaie diminuer, celle-ci perdant de la valeur. Les épargnants seraient incités à s'en débarrasser. Sans actions correctrices cette monnaie disparaîtrait.
Hayek est convaincu que la concurrence monétaire permettrait de garantir une stabilité monétaire plus grande que celle de tout autre système monopolistique. Un système monopolistique étant régulièrement poussé à abuser de ses prérogatives en matière de création monétaire.
Jusqu'à cet ouvrage, qui parait au milieu des années 1970, Hayek a été un partisan de l'étalon-or classique. Pour lui, le mieux à même de garantir la stabilité monétaire. Hayek évolue en passant de la défense de l'étalon-or à celle de la concurrence monétaire. Avec le même objectif : garantir l'existence de monnaies stables ; éviter que les déformations du système des prix causées par l'inflation n'entraînent l'alternance de bulles et de crise.
Hayek se consacre essentiellement, après la Seconde guerre mondiale et jusque dans les années 1970, à sa théorie de l'ordre social. Notamment à son livre central : Droit, législation et liberté. Mais en 1971, Nixon suspend la convertibilité-or du dollar américain, ouvrant la voie à de pures monnaies-papier inconvertibles Or, une création monétaire illimitée anéantit sur le long-terme l'ordre de marché. L'État croît aux dépens du marché chaque fois qu'une nouvelle bulle éclate et la société libre en sort diminuée. Hayek écrit son ouvrage dans l'urgence et nous dit que « le futur de la civilisation » dépend de la question monétaire. Si la stabilité monétaire n'est pas retrouvée, le marché sera peu à peu anéanti.
Les idées proposées par Hayek sont radicalement nouvelles. L'important n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre, mais de raisonner : si la concurrence est toujours bonne et le monopole toujours condamnable, pourquoi en serait-il différemment dans le domaine monétaire ?
La concurrence monétaire est enfin d'actualité grâce au développement des cybermonnaies (sans tiers de confiance) , telles bitcoin. La volonté de certains gouvernements de supprimer les espèces, afin que plus le moindre petit créateur de richesse n'échappe à leur racket fiscal, pourrait renforcer encore l'attractivité de ces nouvelles monnaies « sans État ».
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