AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de julienleclerc45


Sur la couverture de l'édition petit format de cette nouvelle aventure des Tours de Bois-Maury, on voit le fameux homme à la hache du titre, le visage grandement déformé, l'arme ensanglantée et le corps plongé dans la brume. Dans cette nouvelle bande dessinée, on retrouve l'ambiance si particulière de l'oeuvre d'Hermann. Poursuivant l'histoire de ce chevalier spolié seulement animé par le désir de retrouver ses terres, le grand auteur belge compose une aventure où la narration est elle-même très brumeuse. Les faits se comprennent facilement mais rien n'est explicite outre mesure. Hermann est et demeure un auteur très évocateur. Ainsi l'album s'ouvre sur Aymar dissimulé dans un bois, observant à distance l'activité d'un village. En parallèle, Baudran se demande où est passé son hôte et comprend assez vite, mais trop tard qu'il a tenté une entrée discrète dans son ancien royaume. Hermann guide le lecteur vers les intentions et les postures des personnages. Outre les faits eux-mêmes, ces premières pages nous révèlent le comportement d'Aymar mais surtout celui de ceux qui l'accueillent. Baudran est contrarié, plus que de mesure et sa femme conserve la tête baissée. Chacun joue un jeu et doit faire attention où il met les pieds. le danger, la violence sous toutes ses formes est présente.
En quelques pages, on voit les armes des puissants sortir et le désir du peuple de renverser un pouvoir autoritaire s'exprimer. C'est au coeur de ces tourments qu'erre Aymar, preux chevalier entièrement habité par sa morale et sa vertu. Son innocence est d'album en album remise en cause, percutée par les soubresauts de son époque. Les puissants frappent les manants, ceux-là maltraitent des soi disants fous. Les hommes frappent et tuent les femmes. Chacun pointe son arme et sa force contre les autres. Face à la permanence des intentions d'Aymar qui n'a aucun moment ne se laisse corrompre, le monde se fissure et dans ses brèches, s'engouffrent les êtres emplis de violence.
Avec ce sens de l'observation minutieux, à l'origine de scènes silencieuses portées par de beaux mouvements et des couleurs magnifiques, Hermann poursuit son récit de la quête d'un idéal chevaleresque, moteur d'une description d'un monde perdant la raison et nourri de trop de passion.
Lien : https://tourneurdepages.word..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}