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Critique de cannibalector


Premier roman d'une jeune auteur anglaise ayant reçu un prix prestigieux.
Cela peu paraitre surprenant quand on regarde strictement le style de l'auteur: intrigue confuse et brouillonne, lenteur et manque de suspens: elle insiste trop sur l'enquête, l'aspect procedural, alors que la force du livre réside dans son caractère noir et social .

Le thème de ce roman est les violences conjugales et elle traite ce problème avec beaucoup de finesse, d'audace et de "politiquement incorrect" surtout de la part d'une femme.Elle en montre différents aspects:
- evidemment elle narre la violence majoritaire de connards qui ne savent montrer leur testostérone que sur des femmes plus faible physiquement: elle analyse l'inertie de ces femmes battues, l'extrème difficulté à se revolter.
Pour vous donner un exemple local, il existait trois refuges en 2005 contre 16 en 2015 à Toulouse pour les victimes de violence conjugales. Si une prise de conscience collective et une plus grande médiatisation ont aidés ces femmes à se libérer, cela n'est pas la seule explication de l'augmentation de ce phénomène. Je ne suis ni psy ni sociologue mais il semble acquis que la frustration collective augmente et fait donc d'hommes cons des hommes cons violents et lâches.
- Elle aborde une autre cause plus délicate et beaucoup plus polémique: le multiculturalisme: la culture première ne fond pas comme le sucre automatiquement dans une autre culture. Si l'immense majorité des personnes issues de l'émigration, tout en gardant des spécificités culturelles, adoptent les lois et les coutumes des pays occidentaux, les cons ne sont pas comme le nuage de Tchernonyl, ils ne s'arretent pas aux frontières. L'auteur prend l'exemple de l'excision qui malheureusement perdure dans nos pays. J'aimerai porter un badge " touche pas à mon clitoris" " sauf consentement mutuel".
- Un autre aspect ultra minoritaire mais en constante progression est la violence faite aux hommes par des femmes; il est trè difficile d'expliquer ce récent phénomène et l'auteur se contente juste de le constater, ce que je trouve particulièrement judicieux.
- Enfin, elle décrit un aspect des violences conjugales encore plus subtil: nous sommes régis par le précepte " entre adultes consentants dans le respect de la loi" mais elle montre que ce minimum vital peut se révéler insuffisant. Si deux personnes à la sexualité troublée( le plus souvent par des violences remontant à l'enfance )se rencontrent, elles peuvent reproduire plus ou moins consciemment les seuls schèmes qu' elles connaissent et s'autodétruire voire nuire à autrui .

Bref, un roman noir social perfectible quant à la forme mais passionnant sur le fond

Mais ce n'est que mon humble avis
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