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Critique de Meygisan


Dans un roman de Robin Hobb, on trouve tout ce qui écrit et tout ce qui est sous entendu. Ce qui est écrit ici concerne l'histoire qui suit son cours. Les événements se succèdent, en réservant des surprises ou non aux lecteurs, en alimentant suffisamment de suspens pour garder leur attention, en approfondissant très largement la mythologie mise en place depuis le premier tome et en construisant un univers toujours plus riche, complexe et cohérent.
Ce qui est sous entendu, c'est ce qui est raconté à travers les personnages, leurs vécus, leurs expériences, leurs relations leurs vie. Dans ce volume, l'accent est mis selon moi sur le rôle de père de Fitz. Sa relation avec Ortie évolue, pas forcément dans la direction voulu par Fitz. D'ailleurs quand on connaît un peu le cycle de l'Assassin Royal, on se rend compte que rien ne se déroule jamais comme Fitz le prévoit. Il a en outre la fâcheuse habitude de réaliser ou de produire exactement l'inverse de ce qu'il attendait.
Mais c'est bien là l'aspect paternel de Fitz qui est exploré, ses craintes, ses attentes, ses devoirs, ses doutes, ses espoirs sont mis en exergue dans un environnement fantaisiste. Je note également la mise en parallèle de l'aspect paternel avec la dimension très féminine développée dans la société Outrilienne qui est très clairement une société matriarcale. Les descriptions de l'auteure sont à ce sujet très riches et très détaillées. Et il est très intéressant de voir évoluer les deux aspects, l'un illustré par le rôle de père de Fitz, l'autre par cette société Outrilienne, qui rappelle parfois des peuplades type Amazones de la Grèce Antique sauf que l'aspect guerrier est ici véhiculé par les hommes et non les femmes.
De fait Robin Hobb parle de tous les pères et sort littéralement de l'univers de fantasy pour s'adresser aux pères que nous sommes et interroge réellement la question de la paternité à travers son héros. Car ce que vit Fitz Chevalerie, nous le vivons tous. C'est à mon sens le meilleur argument prouvant que la fantasy peut être une littérature adulte s'adressant à des lecteurs en âge d'avoir des enfants. C'est également une question de respect car Robin Hobb a bien compris que son lectorat a bien grandi depuis le premier tome et les 13 ans de Fitz. Celui ci est devenu un homme, un père, et c'est sa prise de conscience que nous raconte l'auteure. Et entre nous c'est beaucoup plus passionnant qu'une banale histoire de dragons à trucider pour obtenir la main de la jolie princesse, qui est, rappelons le tout de même, le postulat principal de l'intrigue en question.... Je ne sais pas vous mais moi j'ouvre le volume suivant....!!
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