AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florencem


Risque de spoilers.

Je n'ai pas trop apprécié ce tome, pas dans le sens où il n'est pas bien, mais plus par rapport aux différents sentiments qui s'en dégagent. Il y a énormément de tristesse, de mal être, de perte d'espoir. Fitz est perdu car il se retrouve seul, mais je l'ai été tout autant, car je n'ai pas retrouvé le côté « rassurant » des trois premiers tomes, où l'on se trouvait dans le château avec autour de nous des êtres familiers qui accompagnaient notre héros. Il se sentait seul à ce moment là, mais en tant que lecteur, on savait qu'il était entouré de beaucoup de personnes qui l'aimaient. Et pour le coup, ce tome quatre nous dépouille tout autant que Fitz de cet univers rassurant.

Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec un événement de la série Buffy, the vampire slayer. A un moment donné dans la série, l'héroïne se sacrifie. Ses amis la ramènent à la vie pensant qu'elle est en enfer. On apprend plus tard qu'elle était en fait au paradis, enfin heureuse et que ce retour à la vie est une agression permanente. Elle préférerait mourir, mais doit rester pour ses proches. La douleur du personnage était étouffante, insupportable même à certains moments, et j'ai retrouvé cela avec Fitz. Je déteste voir souffrir des personnages que j'aime. Même si je me dis que cela va sans doute le rendre plus fort, je n'y vois qu'une blessure supplémentaire. Une immense blessure psychologique qui le hante tout le tome, et dont il ne se remettra peut-être jamais. C'est dur, mais l'auteur arrive à nous décrire cela de manière juste. Fitz est à vif et pourtant on le voit évoluer encore et encore.

Il n'est d'ailleurs plus le héros que l'on a connu. C'est aussi cette perte qui est difficile à digérer. Burrich, Molly, Umbre, Vérité, le Fou, Patience, Robin Hobb nous vole aussi ces personnages. Fitz a tout perdu et nous aussi d'une certaine manière. Cependant, malgré cela, je trouve que notre héros agit encore comme un enfant. On aurait pu croire que ces épreuves l'auraient aidé à grandir, mais non. Ce n'était pas quelque chose qui m'avait sauté aux yeux lors de mes précédentes lectures, et pourtant, c'est le cas. Umbre et Burrich m'ont en quelques sortes ouverts les yeux à ce niveau-là, et ce petit détail fait que quelque fois, je trouvais Fitz bien puéril.

En parlant de puérilité, on prend vraiment conscience aussi de ce que Royal a fait au royaume entier. Il est assez intéressant de suivre le trajet de Fitz à travers certains Duchés, car on perçoit alors les contrastes saisissants qu'il peut y avoir. Et autant vous dire que je n'ai pas apprécié de découvrir la décrépitude du royaume, mais encore moins Bauge et ses environs. C'était un peu comme entrer progressivement dans la déchéance de Royal. Rien que d'y penser, j'en ai des frissons de dégoûts. Je déteste profondément ce personnage, et tout ce que l'on découvre dans ce tome ne m'a pas du tout étonné vis-à-vis de lui. Je pense que cet enfant gâté n'a aucune limite.

Ce tome m'a aussi fait pensé à une phrase que Vérité avait dit à Fitz. Que la caractéristique de son combat, était qu'il parvenait toujours à s'en sortir vivant. Je pense que cela ne s'applique pas seulement aux combats, mais à sa vie entière. On peut dire que la vie est un combat en même temps… Mais c'était assez flagrant dans ce tome. Surtout à la fin…

Je ne m'attends pas vraiment à plus de gaieté dans le tome suivant, mais il m'est presque impossible de ne pas vouloir poursuivre tellement Robin Hobb sait créer un univers riche et émotionnellement très fort. Ce tome quatre n'est pas du tout mon préféré, mais il n'en reste pas moins que l'histoire est toujours aussi prenante et passionnante.
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}