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Critique de florencem


Un tome très dense. En y repensant, il y a tellement d'événements qui se déroulent dans ce tome que cela en donne presque le tournis. Je n'ai pas le souvenir que les deux précédents tomes étaient autant fournis, et j'espère que les suivants le seront tout autant, car c'est assez grisant de voir tout s'enchaîner et s'imbriquer avec une telle fluidité malgré tout ce foisonnement. Sans compter que ce tome était très intense. Il y avait une sorte d'urgence arrivé à un moment donné du roman qui ne m'a pas lâché jusqu'à la fin. C'était grisant mais en même temps inquiétant, surtout au vu des événements finaux.

Fitz s'illustre toujours dans ce tome trois. Vous allez me dire que cela est normal parce que c'est tout de même le héros, mais ce tome lui permet de découvrir tellement sur lui et aussi de le voir encore une fois évoluer. Il semble parfois n'être qu'une marionnette prise dans une toile d'araignée, contraint de ne pouvoir faire que ce qu'on lui ordonne alors qu'il voudrait faire plus. Et quand il décide de briser la toile, il se rend compte que malgré sa bonne volonté, des événements inévitables se déroulent. Plusieurs personnages disent de lui qu'il est un catalyseur, un croisement entre des destinées… Eh bien dans ce tome, cela transparaît encore plus. C'est comme si chacun de ses actes pouvaient conduire vers des milliers de possibilités. Reste à savoir si le chemin emprunté sera le bon, ou peut-être juste le meilleur. C'est assez horrifiant en un certain sens, car Robin Hobb fait de son héros un personnage d'une importance rare, et nous savons tous que ce genre de personnage n'ont pas une vie facile, et cela se vérifie à de nombreux moments du roman.

La complexité du personnage est encore une fois exploitée et détaillée. Fitz est pris entre l'enclume et le marteau. le fait d'être homme lige auprès de son roi l'empêche de vivre sa vie comme il l'entend, mais il s'est résigné en quelque sorte à cet état. Si dans les tomes précédents, il voulait s'enfuir, il a pris conscience que cela n'était pas possible mais encore plus qu'il était réellement devenu cet homme-là. le devoir qu'il a envers ses rois et son peuple devient plus une raison de vivre qu'un devoir au final, et malgré tout ce que cela lui coûte. Fitz ne cesse de m'étonner. Il agit encore avec l'élan de la jeunesse mais la maturité qu'il gagne et les forces qu'il déploie pour vaincre sont incommensurables. Il est d'ailleurs difficile de le voir subir certains événements tout au long du roman. C'est douloureux, presque intenable, mais dans le fond, on sait que cela est « nécessaire » en quelque sorte. Je ne pense pas que Robin Hobb fasse souffrir son héros à des fins gratuites.

L'autre personnage qui ressort le plus de ce roman est sans conteste Kettricken. La jeune reine se voit métamorphosée durant ce tome trois. Elle passe de l'adolescente perdue à une femme, une reine, pour qui son peuple est tout. Son rapprochement avec Vérité est la clé de voûte de ce changement à mon goût. Mais sans être dans la mièvrerie de la jeune femme amoureuse. C'est plus la reconnaissance de son époux, le fait de briller enfin dans ses yeux qui fait qu'elle s'ouvre à toutes les possibilités qui lui sont offertes. Et la jeune reine est d'une force physique et mentale incommensurables. Une personnage féminin fort qui reste « féminin ». Une reine que l'on aimerait voir triompher et obtenir ce qu'elle voudrait. Mais tout ne se passe pas comme nous le souhaiterions. Et pourtant, elle fait fasse, et je l'admire. J'ai hâte de savoir ce que lui réserve le tome quatre et peut-être les suivants.

L'histoire est enivrante. On ne s'ennuie pas une seconde. Une vraie montagne russe d'émotions. C'est intense, poignant. Les intrigues se mélangent, on entrevoit à peine tous les fils de cette immense toile d'araignée. Et lorsqu'on comprend enfin ce qu'il se trame, il est bien sûr trop tard, mais tout est tellement insidieux qu'on se demande comment cela n'aurait pas pu être bien pire. La fin du roman est presque intenable mais l'on s'accroche à un petit espoir même si le tome quatre risque d'être extrêmement triste à bien des égards…
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