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Critique de April-the-seven


Un grand merci à Hugo Roman et Déborah pour cette belle lecture. Les romans de la collection New Way ont tendance à beaucoup me toucher en temps normal, et Comment j'ai appris à voler n'a pas fait exception à la règle. Comme je m'y attendais, cette nouvelle histoire a su faire vibrer ma corde sensible.

Sam est une jeune fille qui souffre d'anxiété généralisée. Elle travaille depuis plus de dix ans comme une acharnée pour réaliser son plus grand rêve : celui de devenir une ballerine reconnue. Tout allait bien, jusqu'à ce qu'un jour, son corps se mette à changer. Sa silhouette fine comme celle d'une danseuse étoile commence à prendre quelques rondeurs. En l'espace de 7 mois, son poids affiche 10kg de plus. Hélas, dans un milieu aussi rigoureux et inflexible que la danse classique, cette morphologie lui ferme pas mal de portes.

Poussée par une mère carriériste, Sam enchaîne les régimes et les restrictions en tout genre, elle redouble même d'efforts, dans l'espoir de perdre les kilos qu'elle a en « trop ». Cette pression constante finit par avoir raison d'elle, et des crises d'angoisse surgissent de plus en plus fréquemment. Avant qu'elle entame un stage estival de danse intensive, sa mère décide de l'envoyer dans un camp appelé J'Optimise mes Performances. Un programme thérapeutique destiné aux jeunes qui pratiquent une activité artistique ou sportive de haut niveau, et qui rencontrent quelques obstacles qu'ils aimeraient surmonter.

J'ai entamé ma lecture sans avoir d'attentes précises, et j'ai été agréablement surprise d'y trouver autant d'espoir, de joie de vivre et d'empathie. Ce récit n'était pas seulement un récit fictif, pour moi. Les personnages de Kathryn Holmes ont peu à peu pris vie sous mes yeux, et je les ai accompagnés comme une vieille amie sur le chemin de l'accomplissement.

Comment j'ai appris à voler est une histoire en constante évolution. On fait la connaissance d'adolescents très différents les uns des autres, tous venus pour des raisons personnelles. Il y a Jenna la patineuse, Kathie la gymnaste, Omar l'acteur, Dominic le footballeur et Zoé la joueuse de tennis... Chacun amène dans son sillage son lot de grosses valises. Ils sont méfiants, pas sûrs que ce programme les aide, mais ils apprennent à se faire confiance et à se confier les uns aux autres. À mesure que les jours passent, ils s'ouvrent et finissent par devenir plus que des amis, une famille à part entière qui se soutient dans l'adversité. Alors bien sûr, on n'est pas à l'abri de petits couacs – une certaine Zoé est toujours là pour provoquer les crises et les catastrophes –, mais dans l'ensemble, on se plaît à les imaginer aussi soudés et solidaires.

J'Optimise mes Performances est une expérience de vie menée par une psychiatre aux pratiques originales. Les adolescents se retrouvent confrontés à leurs propres peurs et doivent apprendre à les dompter.

Pour Sam, c'est loin d'être évident. La jeune fille craint le regard et le jugement des autres, et souffre d'un trouble de l'image corporelle. Avant tout, elle reste une adolescente avec des préoccupations de son âge. Tout pourrait être normal s'il n'y avait pas cette insidieuse petite voix qui lui murmure à longueur de temps qu'elle est trop grosse et trop mollassonne. Sam a une peur bleue de voir son rêve de danseuse de ballet lui filer entre les doigts. Son mal-être donne lieu à de terribles crises d'angoisse. On souhaite au plus profond de nous qu'elle aille mieux, qu'elle trouve un remède à toute cette anxiété. Et quelque part, J'Optimise mes Performances va lui apporter de nombreuses choses – et peut-être même de nouvelles pistes.

Ces personnages fragiles nous remuent et nous prennent aux tripes. La psychologie est fine et complexe, les progrès ne se font pas à pas de géant, mais on observe ces adolescents évoluer, grandir et s'accepter. Derrière cette fiction, il y a un réel désir de réflexion, un besoin de se poser les bonnes questions. Les préoccupations de ces adolescents trahissent un réel mal-être que tout le monde peut être amené à ressentir un jour.

En résumé, Comment j'ai appris à voler est un roman très inspiré et poétique, qui nous renvoie à nos propres complexes. Je ne suis pas passée loin du coup de coeur, et j'ai été très touchée par ces personnages contrastés et attachants. le récit est très actuel et trouvera sûrement écho chez les adolescents mal dans leur peau. Parfois, il suffit d'un rien pour s'aimer tel que l'on est.
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