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Critique de Tancrede50



C'est une très bonne histoire, à l'intrigue bien ficelée, et en plus bien écrite. Une enquête de police sérieuse, un suspense haletant dans la dernière partie. On se trouve là au niveau le plus élevé du polar nordique. Ceci dit, ce qui m'a le plus passionné dans ce roman, ce sont les deux sujets traités en parallèle, et qui sont les supports de l'intrigue: la solitude et le concept de l'homme des cavernes.


Je pense qu'on a rarement aussi bien décrit la solitude. C'est la solitude de Viggo Hansen vivant seul, sans famille proche, dans sa maison à Stavern en Norvège. Solitude depuis l'école jusqu'à la mort. Mort devant sa TV et découvert par hasard quatre mois après. Trois personnes à son enterrement. Sans amis à l'école. Sans voisins et sans collègues qui puissent dire quelque chose sur lui. Un seul rayon de soleil - furtif il est vrai - dans sa vie de solitude: Irene, une amie rencontrée à l'hôpital psychiatrique et qui sera à son enterrement. Line, la fille de l'inspecteur Wisting, est journaliste et veut écrire sur Viggo Hansen et à travers son cas parler de la solitude dans nos sociétés modernes. ‘Je voudrais faire un papier sur comment une chose pareille a pu arriver. Comment il est possible d'être si seul et oublié de tous qu'il faut quatre mois pour que quelqu'un découvre par hasard qu'on est mort' dit Line à son rédacteur en chef. C'est un beau sujet d'article de journal. C'est aussi un beau sujet de réflexion pour nous.


Et puis il y a ce concept de l'homme des cavernes. Un tueur en série sévissant aux USA, risquant d'être arrêté par la police du Minnesota, part se cacher dans le pays de ses ancêtres: la Norvège. Et pour être réellement invisible, il va devenir un homme des cavernes. ‘C'est comme ça que nous les appelons, expliqua Donald Baker. Les gens en fuite qui finissent par trouver une vie creuse. Ils reprennent l'identité et l'existence anonyme de quelqu'un qui de toute façon ne manquera à personne. Ils remplissent un vide et continuent de vivre tout aussi isolés et seuls que la personne dont ils ont pris la place.' L'homme des cavernes, c'est l'usurpateur. On assiste donc à une chasse à l'homme tout à fait particulière, puisque ce tueur en série américain est en fait un norvégien tout à fait banal qu'on va rencontrer à un moment ou à un autre du roman. Lequel est-ce? En lisant bien le roman, on voit que l'auteur a semé quelques indices discrets, mais rien qui ne nous permettent de trouver le tueur en série avant l'inspecteur Wisting et le FBI.


Enfin il faut signaler qu'on a froid (-18°C) pendant tout le roman, on est sous 50 cm de neige, les voitures ont du mal à démarrer, il faut sans arrêt déblayer les chemins, la neige rentre dans les bottes et on marche les pieds mouillés. Jusqu'à la dernière page. ‘Conformément aux prévisions des météorologues, il s'était remis à neiger. de grands flocons dérivaient dans les airs. Ils voilaient le paysage et finirent par former une cloison grise entre Wisting et le monde extérieur.' Bref c'est l'hiver en Norvège. Oui là c'est sûr, c'est un polar nordique. Un très bon polar nordique.
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