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Critique de Notos


Une pièce surprenante où tout dépasse du cadre.
L'histoire est des plus banales en apparence : un couple de jeunes gens se dispute, à l'occasion de la fête de la bière à Munich (1931), et pour des raisons futiles et des prétextes bancals, se séparent, regrettent, se retrouvent et se fuient.
Casimir est un chauffeur idéaliste que la désillusion d'un licenciement récent rend amer, jusqu'à la dureté : la hantise de son déclassement l'isole et le rend taciturne. Caroline, jeune employée de bureau, est au contraire toute légèreté : elle rêve d'ailleurs, d'une vie simple et facile.
La dispute initiale pose les bases de ce qui va affleurer sur toute la pièce : entre deux phrases, entre deux gestes, deux scènes, se révèlent des abîmes de non-dits qui séparent les protagonistes de cette histoire d'amour et de société, qui les font se croiser, se lier, se délier... L'enchaînement de scènettes en apparence décousues et musicale colle d'ailleurs au décor surréaliste : un manège, qui tourne, tourne, et tourne.

Cette pièce ne brille pas par la finesse du scénario, bien au contraire : elle s'illustre plutôt par son épaisseur, cette couche d'informulé qui articule les dialogues. Derrière les personnages, c'est une société de classe en pleine mutation qui se dessine, des déceptions et des illusions qui se devinent dans cette Allemagne de l'entre-deux-guerres.

Inconséquence, refus, cynisme, colère : autant de d'attitudes qui défilent dans le carrousel des mots d'Ödön von Horth, qui passent, disparaissent, et puis...

Et puis, "encore trois autres tours", demande Caroline, d'une voix mutine. Quelqu'un a-t-il décidé de l'arrêter, depuis ?
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