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Critique de Etherckhos


Quand je suis tombé sur cet album à la bibliothèque, j'ai un instant cru à un manga, puis les dessins, la colorisation, et le découpage m'ont vite détrompé, toutefois les influences manga se faisaient bien sentir, donc c'est avec bon espoir que je l'ai emprunté...
Mais qu'est-ce qui m'a pris, ce jour là ?!!...
Renseignements pris sur l'auteur, je me disais que ça pouvait être sympathique, un auteur français qui a grandi durant la génération manga qui essaye de transposer ses goût selon sa vision, pourquoi pas, j'étais plutôt intéressé par l'expérience qu'allait me faire vivre cet album (qui est en fait la réunion de deux arcs d'un album chacun)...
Pourquoi ? mais, pourquoi, ai-je ouvert ce bouquin ?!!...

De la BD franco-belge parlant vaguement de Japon médiéval en ne le disant pas (l'histoire se passe dans l'empire du "Pajan"... Haha !... Même pour un amateur d'humour lourd, là... ça va trop loin...), avec une touche de mysticisme pour faire plus exotique, et des termes japonais placés à intervalles réguliers pour renforcer cette impression... Voilà tout ce qu'est Okko, dans son intégralité.

Dans le détail, je commencerai par les dessins, car c'est le point qui m'a le plus choqué...
Leur qualité est très inégale, et pourtant d'après la quatrième de couverture, Hub était seul dessinateur ; mais, d'une case à l'autre on passe de dessins réellement agréables à l'oeil et bien détaillés, à des immondes gribouillages qui ne sont sauvés que par les couleurs de Stephan Pelayo, qui mériterait, au moins, une médaille pour avoir eu le courage de mettre ça en couleurs...
Les personnages, sont un vrai cauchemar, soit Hub les dessine d'une manière presque caricaturale, voire, qui me choque au point de les en trouver racistes, soit ils changent de visage, pour un même personnage, d'une page à l'autre... le pire étant le héros principal passant de traits faciaux très caucasiens à la plus horrible caricature de chinois...
Au niveau des couleurs, Hub a travaillé avec Pelayo dessus, et ça se voit... Ou, du moins, j'en déduis, vu la piètre qualité d'une part des dessins de l'oeuvre, que les pages qui semblent avoir été colorisés au filtre Photoshop avec des aplats de couleurs sont dûes à cet homme... On passe donc d'un travail minutieux et fait avec passion, n'oubliant aucun détail à la mise en couleur, à un ou plusieurs calques de couleurs avec ou sans masques, superposés aux cases... (quoi ?! Pelayo en a eu marre de coloriser les cases qui semblent avoir été dessinées sur un coin de serviette et l'a planté en plein milieu, ou quoi ?!!!)

Au niveau du scénario, le premier cycle, celui de l'eau est d'une platitude à mourir qui remplacera aisément le meilleur des somnifères, mais le pire est que ce n'est pas parce que Hub s'est attardé sur la présentation des personnages !!! Non ! En fait de présentation, il n'y en a aucune, mais ce n'est pas pour autant qu'on a droit à de l'action... Passée la scène d'introduction, la monotonie du récit n'est brisée que rarement par des combats trop vite menés et dans lesquels il est impossible de rentrer correctement vu qu'on ne comprend rien aux origines des pouvoirs et techniques des personnages ; en fait, la seule scène vraiment sympathique est la bataille finale à la fin du quatrième volume, scène qui nous est gâchée car Hub se décide tout à coup à nous imposer une scène de tragédie d'un personnage se sacrifiant... excepté que rien ne nous a jamais été expliqué sur lui, alors bon... Oui... il meurt... Dommage... Page suivante...
N'oublions pas aussi l'abandon total de l'ouverture laissée à la fin du cycle de l'eau... jusqu'à la fin de celui de la terre, on espère comprendre, mais... non... Y voir une allusion ? même pas...

Et n'oublions pas les dialogues... Qui sont, comme je l'ai déjà dit, parsemés de termes japonais... dont certains sont expliqués par des renvois en bas de page, pour ceux ne les connaissant pas, alors que d'autres, pas du tout... Mais le pire, à propos de ceux-ci, c'est que si les termes de samurai, bunraku, katana, etc, sont plutôt bien utilisés, il y en a d'autres qui n'ont rien à faire dans le contexte, mais surtout, là où c'est flagrant que ces termes sont là pour rameuter la génération manga (ou étaler le peu de culture japonaise de l'auteur ?!...), c'est qu'une fois ceux-ci sont utilisés, et la fois suivante, c'est leur équivalent français, ou une vague description de la chose qui nous est imposée... Et aussi, n'omettons pas l'utilisation de termes d'usage courant tels que "nani" (quoi) une fois de temps à autre, juste pour faire joli... Et... pire... l'utilisation de sensei à un endroit où il n'a absolument aucun sens... Soit Hub n'a une culture japonaise que très limitée, soit il a une interprétation très... libre...

Je peux pardonner les anachronismes des costumes ne pouvant s'être cotoyés à la même période... (après tout, Hub n'est pas le premier, et bien des dessinateurs japonais l'ont fait avant lui...)
Je peux pardonner un humour plutôt plat... (cela reste une affaire de goût et je peux ne pas avoir été touché par le sien...)
Je peux pardonner le découpage des cases d'une qualité très inégale qui, parfois sait maintenir l'action et donner l'impression qui va avec, alors qu'à d'autres, la casse complètement, ou détruit complètement l'impression d'immensité, de grandeur...
Mais avec tous les défauts déjà cités, et tout ça, réuni en un seul album (ou deux, si on compte selon le découpage d'origine...), j'ai juste envie que Babelio me permette d'attribuer une note négative... Jusqu'à la fin, Okko aura été constant et aura su me décevoir... Je ne conseillerais même pas cet ouvrage à un ennemi... Fuyez !
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