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Critique de jullius


Est-il concevable de ne pas admirer ce roman ? Sans doute, si l'on a complètement perdu le sens du beau, du juste, du bien. Est-il possible de ne pas aimer sa magie ? Oui, si l'on a oublié que l'on a été enfant. Peut-on le trouver trop complaisant, comme le firent certains critiques de son temps ? Bien sûr, si l'on ne sait lire qu'avec les yeux. Peut-on lui reconnaître du style mais regretter qu'il manque de fond ? Hugo répondait « il n'est pas plus possible d'avoir le style sans avoir la pensée que d'avoir la beauté sans avoir le visage. Avoir du style c'est savoir ramener sans cesse le fond à la surface » ; « les mots sont la chair de l'idée et cette chair vit ».
Lire Les misérables c'est toucher du doigt le ciel, entrevoir l'éternité, recevoir une lumière en plein coeur. Parce que ce livre est un joyau taillé de mille facettes,, une symphonie aux pures harmonies qui vous émerveille de bout en bout. Mais encore, et tout autant, parce qu'il livre dans cet écrin un message aussi bouleversant que la vérité.
Le sort de Jean Valjean semble scellé par cette quasi loi sociologique, énoncée dès les premières lignes du roman : « Vrai ou faux, ce que l'on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu'ils font ». L’ancien forçat aura beau faire tout le bien et plus même, pour se racheter, aux yeux de la société comme aux siens propres, l'étiquette, que dis-je... le marquage qu’on lui a apposé est un stigmate ineffaçable qui, à l'heure tardive de son possible bonheur, vient lui rappeler qu'il n'y a pas droit, qu'il n'est pas légitime à y prétendre. Telle est la mécanique sociale, implacable et cruelle... Contre ces puissantes forces aveugles et sourdes au cas de chacun, face à cette loi d’airain du tous contre un, la volonté d’aimer peut seul ; et elle seule, sans doute, peut absolument sauver de la damnation même le plus misérable, même l'oublié, le relégué, le proscrit, et jusqu'au moins que rien. Lui rendre sa valeur, sa place parmi ses frères, sa dignité d'homme. Les Misérables, c'est le grand roman de l'amour fraternel. Comme on regrette de ne pouvoir lui décerner que cinq étoiles.
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