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Critique de enkidu_


Né au début du dixième siècle de notre ère à Bukhâra, dans l'actuel Ouzbékistan, ce juriste hanafî (et donc une autorité "orthodoxe" reconnue) remplira une mission salutaire : celle de "légitimation juridique" du tassawûf (ou soufisme), c'est-à-dire la voie initiatique de la religion islamique.

C'est que la récente Passion de Hallâj - que Kalâbâdhî cite à profusion, sans le nommer -, toujours fraiche, a déclenché un débat capital : les "docteurs de la Loi" (exotérique) se demandaient, après ne pas avoir compris les exclamations bucoliques du supplicié de Baghdâd qu'ils supposèrent "hérétiques", si le tassawûf était, réellement, une branche légitime de l'Islâm ou, au contraire, une épine qu'il fallait écarter dans l'urgence pour préserver la pureté cristalline de la religion.

Dans ce contexte, les soufis, qui comptaient parmi eux d'éminents juristes ou spécialistes du hadîth, vont répondre, et Kalâbâdhî et d'autres (citons al-Muḥāsibī, Abū Naṣr al-Sarrāj, ...) composeront traités et épîtres pour prouver la légitimité du soufisme d'un point de vue islamique ; Kalâbâdhî dans cet ouvrage particulier essaimerai, en 75 courts chapitres, abordant la profession de foi (aqida, sur l'Essence divine, Ses attributs et Noms, ...) l'exemple prophétique ou celui des compagnons, les discussions sur des thèmes soufis précis (fânâ et baqâ - extinction et pérennisation -, le contentieux du samâ' - audition spirituelle, ...), autant de preuves pour démontrer que non seulement le tassawûf n'est pas à la périphérie de l'Islâm, mais qu'il est son coeur même.
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