La fille de l'hiver

Quel merveilleux conte glacé que cette "fille de l'hiver ! le doute plane pendant une bonne partie du roman: la petite fille des neiges existe-t-elle vraiment ou bien Jack et Mabel souffrent-ils de la "fièvre noire", cette folie douce qui atteint les habitants du grand nord lors des grands froids solitaires ? Si elle existe, est-elle vraiment née d'un bonhomme de neige comme dans le conte de fée nordique que chérit tant Mabel, ou y a-t-il une explication rationnelle à cette étrange coïncidence?
Ce roman est doux et rude à la fois. Il n'a l'air de rien au premier abord, mais il nous gagne peu à peu, aussi discret que la neige qui tombe une fois la nuit tombée, jusqu'à former un beau tapis blanc au petit matin. La "fille de l'hiver", c'est un peu le même principe: on tourne les pages les unes après les autres, et on se laisse emporter sans s'en rendre compte. Puis, lorsque l'on relève le nez de notre livre pour respirer un instant, on se rend compte que l'on a été happé par la nature froide et aride de l'Alaska.
La langue n'est pas très élaborée, mais elle nous frappe par sa simplicité, son efficacité.