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Critique de Osmanthe


Bien que passionné de culture et de littérature japonaise, j'étais encore très récemment récalcitrant au manga. Et puis il y a quelques mois, j'ai commencé timidement à en lire quelques-uns, car finalement, comment prétendre adorer la culture japonaise sans avoir un peu goûté à ce qui en est partie intégrante et qui a infusé toute la société, ainsi d'ailleurs que la jeunesse française (la France, 2ème marché du manga !). Dès lors, quoi de plus pertinent que d'allier culture littéraire européenne et manga ? La collection Kuro savoir de Kurokawa, qui se veut pédagogique, est à ce titre très intéressante.

Parmi elle, une adaptation du pavé de Dostoïevski, Les Frères Karamazov. Comme il m'avait toujours impressionné, et avouons-le, découragé…je ne l'avais jamais lu. Autant dire que j'étais intrigué et même pressé d'avaler ce manga. Au terme de ma lecture, mon avis est assez mitigé.

Au positif, la présentation succincte mais clairement posée des personnages dans une double page en préambule à l'histoire. En photos et courte légende, l'intrigue est visualisée : la rivalité pour l'amour d'une femme, entre le père Karamazov et un de ses fils, lequel a deux frères aux caractères bien différenciés, avec en toile de fond une querelle sur la foi religieuse et ses protagonistes, des femmes amoureuses, mais aussi séductrices et manipulatrices, la découverte d'un demi-frère Karamazov qui tue le père. Dans une ambiance intra-familiale lourde et menaçante, l'intrigue se déroule à toute vitesse. L'avantage du format manga (à part les images évidemment !!!) est de concentrer les points clés, retournements de situation, et finalement de parvenir à la fin, quand le roman de plus de 1100 pages vous donne dix fois l'idée de laisser tomber avant terme…Et puis on ajoutera un dessin très fin, des visages expressifs, bref une belle qualité graphique.

Le revers de la médaille, c'est un traitement superficiel de l'histoire. A peine le temps de dire ouf, et les quelques 310 pages sont englouties ! Peut-être devrais-je me familiariser davantage à l'expérience avec ce rythme de lecture du manga, assez déstabilisant pour qui n'y est pas habitué…Mais même s'il y a manifestement des efforts pour donner un peu de relief à la psychologie des personnages, difficile de croire que le roman ne fait pas beaucoup, beaucoup mieux pour captiver son lecteur par la complexité de leur personnalité, de leurs sentiments et de leurs desseins.

En conclusion, une édition utile pour les jeunes, qui leur permettra de cerner grossièrement le sujet du roman, mais qui ne permet pas d'en appréhender toutes les richesses, et encore moins les aspects plus philosophiques autour de la foi ou de la culpabilité par exemple.

Je remercie babelio, et les éditions kurokawa, pour cet envoi dans le cadre d'un masse critique. Ils m'ont permis de découvrir cette collection kuro savoir, qui reste une bonne initiative à mon avis pour promouvoir le manga instructif. Et par la même occasion, d'enrichir mon expérience des manga !
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