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Critique de Melcleon


Chacun des quarante et quelques chapitres de cette biographie méticuleuse et empathique de Pauline Dubuisson a pour titre un ou plusieurs adjectifs employés par celles et ceux qui l'ont côtoyée ou se sont intéressés à elle à un moment de sa vie (amie, professeur, journaliste, avocat...). Leur liste donne une idée de la complexité d'une fille, d'une femme sans doute en avance sur son temps : "orgueilleuse et renfermée", "légère", "plus cérébrale que sensuelle", "ravageuse", "très calme et convenable", "même pas touchante". Née au début de la décennie 1930 dans une famille bourgeoise d'entrepreneurs protestants, éduquée par un père froid et directif qui lui a appris, entre autres, que le suicide est une porte de sortie honorable, voire impérieuse, quand on estime avoir raté sa vie (il s'appliquera à lui-même ce commandement), Pauline tentera par trois fois, à des années d'intervalle, de mettre fin à ses jours avant de finalement réussir, à l'âge de 36 ans. Exploitant toutes les archives disponibles, Jaenada reconstitue l'enfance et l'adolescence de Pauline, à Dunkerque, son éveil sexuel précoce (quasiment poussée dans les bras d'un soldat de l'armée allemande par son père, germanophile, qui, lui ayant fait apprendre la langue de Nietzsche, en avait fait son interprète auprès des autorités d'occupation), sa jeunesse étudiante (en médecine) et la valse-hésitation amoureuse qui la conduira au meurtre de son ex-petit ami, le procès totalement à charge qui s'ensuivra, à l'issue duquel elle échappera à la peine de mort grâce à la seule femme du jury d'assises, ses années de prison et son exil volontaire au Maroc où elle aurait pu parachever sa rédemption en tant que médecin à l'hôpital d'Essaouira si son passé et ses vieux démons ne l'avaient rattrapée.
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